Grande source d’inspiration des écrivains et peintres, la fenêtre est aussi source de création pour les photographes contraints de rester chez eux pendant ce confinement.
Valentin Curtet s’apprête à faire aujourd’hui la photo 53 d’une série qu’il ne s’imaginait pas forcément aussi longue. Depuis le début du confinement, chaque jour ce Parisien photographie sa voisine et amie Audrey Pirault, comédienne. Sa série Fenêtre sur confinement publiée sur Instagram a commencé dès le 17 mars. "Ca a été hyper spontané. J’avais mon appareil dans la cour et Audrey m’a dit : vas-y prends moi en photo. Ca a commencé comme ça", raconte Valentin Curtet, qui est en fait le voisin du dessous d’Audrey. "Je me mets en face sur une terrasse pour la photo", explique t-il.
Chaque jour, ces deux voisins imaginent des mises en scène drôles ou poétiques dans lesquelles Audrey Pirault est un jour barmaid, l’autre brocanteuse. "On rentre dans la fiction et la fenêtre devient un écran de télé, de ciné", explique le photographe.
Pour chaque photo, le décor est travaillé mais avec les moyens du bord. "On a la chance d’habiter dans le 20e et on trouve pleins de choses dans la rue. Les voisins nous prêtent aussi des accessoires. On peut faire beaucoup de choses avec une fenêtre", raconte le photographe.
"Fenêtre ouverte", un concours lancé par la MEP
L’un de leurs clichés fera peut-être partie des photos sélectionnées dans le cadre du concours lancé par la MEP sur Instagram. Début avril, la Maison européenne de la photographie a convié les photographes, amateurs ou professionnels, à réaliser une œuvre photographique mettant en scène la fenêtre.La fenêtre symbole de liberté et source de lumière
La photographe Marguerite Bornhauser a lancé ce concours. "En temps de confinement la fenêtre, c’est l’ouverture sur l’extérieur, c’est la symbolique de la liberté mais c’est aussi le moment de joie de la journée quand le soleil rentre à l’intérieur ", explique la photographe."Grâce à la lumière qui rentre, la fenêtre permet de réinventer le quotidien. Par exemple, j’ai utilisé une passoire pour faire passer la lumière sur le visage de quelqu’un", raconte Marguerite Bornhauser dont le travail a été exposé à la MEP en 2019.
Le concours se termine ce dimanche à la veille du déconfinement. 14 000 photos ont déjà été envoyées.