L'enseigne de chaussures, affaiblie par la crise sanitaire comme d’autres marques du secteur de l'habillement, ferme définitivement samedi soir. La justice doit officialiser lundi la liquidation judiciaire du groupe.
San Marina baisse le rideau. Ce samedi devant la boutique située rue du Commerce, dans le XVe arrondissement de Paris, une file d’attente s’est formée avant la fermeture définitive. "Je fais la queue parce qu’il y a un destockage, je viens pour faire de bonnes affaires. Je cherche des petites bottines et des chaussures pour l’été", explique une cliente.
"C’est une grande braderie, on essaie d’en profiter… Je n’allais pas forcément souvent dans ce magasin, en tant qu’étudiante les prix sont un peu élevés, mais c’est triste pour eux. On ne va pas s’en réjouir", réagit une jeune femme.
"Je viens un peu par solidarité, je ne comprends pas que toutes ces marques ferment comme ça. Je trouve ça radical. Je pense aux personnes qui vont se retrouver sans travail, dont un certain nombre ont déjà la cinquantaine je pense. C’est difficile de retrouver un emploi", déplore une troisième cliente.
660 employés et 160 boutiques
"Je trouve étonnant que ça ferme subitement, raconte une autre. C’est inquiétant, on connaît cette enseigne depuis des années, comme Camaïeu." Alors que le secteur de l’habillement traverse une crise importante face au commerce en ligne, San Marina a par ailleurs dû faire face aux fermetures imposées pendant la crise du Covid.
La justice doit officialiser lundi la liquidation judiciaire du groupe, qui était en redressement judiciaire depuis septembre dernier. Le tribunal de commerce de Marseille avait fixé au mercredi 22 mars 2023 la fin de la période d'observation.
Aucune offre de reprise n'a été acceptée. Au niveau national, San Marina emploie 660 personnes dans 160 magasins. Tandis que les syndicats demandaient une prime de départ de 6 000 euros par salarié, la direction proposait 400 euros. Le groupe est né en 1981.
Avec Florie Castaingts et Pascal Montagne.