"BC" pour "blanc", "BK" pour "black" ou "BR" pour "beur" : le fichage ethnique au recrutement du centre de formation du Paris SG était aussi pratiqué dans le centre d'Île-de-France.
Le fichage ethnique au recrutement du centre de formation du Paris SG n'était pas en vigueur qu'en régions: le quotidien L'Équipe a produit jeudi un document selon lequel des critères ethniques apparaissent aussi sur des fiches de la cellule Île-de-France, fragilisant la défense du club.
"BC" pour "blanc", "BK" pour "black", "BR" pour "beur", "M" pour "métis" et "AS" pour "asiatique": c'est la classification - illégale en France - utilisée sur des fiches d'évaluation de recrues potentielles en Ile-de-France, déjà évoquée par Le Parisien en fin de semaine précédente et confirmée par un document produit par le site internet de L'Équipe jeudi soir.INFO L'EQUIPE - Le PSG pratiquait aussi le fichage ethnique de ses recrues en Île-de-France. Un document, que L'Équipe a pu consulter, l'atteste. Le PSG avait pourtant assuré que ce critère était une "initiative personnelle" https://t.co/pXK6WdLwRd pic.twitter.com/4Xt65JXHV5
— L'ÉQUIPE (@lequipe) 15 novembre 2018
"Le document que nous avons pu consulter est un rapport d'activité de mai 2017. Et le fichier informatique est daté de 2002", écrit L'Équipe, qui estime que "cette nomenclature pourrait donc être en vigueur depuis longtemps".
Défense fragilisée
Contacté par l'AFP, le PSG dont le directeur général délégué Jean-Claude Blanc doit rencontrer la ministre des Sports Roxana Maracineanu jeudi soir à ce sujet, n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter.Cette révélation est en tout cas embarrassante pour le PSG qui, ciblé par les révélations des Football Leaks la semaine dernière, avait plaidé pour sa défense que le fichage ethnique en son sein avait été le fruit d'une "initiative personnelle du responsable" de la "cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Île-de-France". Soit Marc Westerloppe, parti en début d'année civile à Rennes.
Mais ce dernier, qui "n'a jamais eu un comportement discriminant dans les fonctions qu'il a occupées au PSG" dixit ses avocats Hervé Temime et Corinne Dreyfus-Schmidt, n'était pas responsable de la cellule de recrutement Île-de-France
Que les choses soit claires: le PSG ment quand il dit que la direction n’était pas au courant pour le fichage ethnique. Non seulement elle le savait mais elle l’a couvert. Tout est dans l’enquête de @mhajdenberg et la ministre fait semblant de ne pas voir. https://t.co/lTlwjNYAvG
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) 15 novembre 2018
Plainte pour "discrimination"
Les terminologies diffèrent, rappelle L'Équipe, puisque celle employée par la cellule hors Île-de-France, révélée la semaine dernière par plusieurs médias européens dont Mediapart (abonnés) et Envoyé Spécial, faisait état des catégories "Français", "Maghrébin", "Antillais", "Africain".À la suite de ces premières révélations, la Ligue des droits de l'Homme a porté plainte contre X vendredi pour "discrimination" et pour "collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques".
Ce système raciste qui entretient une confusion malsaine entre aptitude physique et origine doit cesser ! #footballeaks #racisme #discrimination
— LDH France (@LDH_Fr) 9 novembre 2018
Pour relire le communiqué ➤ https://t.co/LJsOaz2zmU https://t.co/Rp8Fyykb7F
