Fin des tours, augmentation des espaces verts : vers un accord sur un nouveau PLU à Paris

Un Paris sans nouvel immeuble de grande taille, avec du logement social dans le bâti existant afin de limiter la densification : la majorité de gauche s'est mise d'accord sur le plan local d'urbanisme (PLU) de la capitale, qui fera autorité jusqu'à l'horizon 2040.

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Les écologistes parisiens, alliés de la maire Anne Hidalgo mais opposés aux projets urbains remontant à son premier mandat (2014-2020), ont annoncé vendredi avoir trouvé un compromis avec les socialistes et les communistes sur le futur PLU, dit "bioclimatique", prévu pour entrer en vigueur en 2024.

Si cette majorité doit encore valider le texte lors du conseil municipal de juin, "on prend le chemin d'un accord", se félicite auprès de l'AFP Emmanuel Grégoire, adjoint PS à l'urbanisme.

Le premier adjoint joue gros sur ce document technique, texte de référence pour statuer sur un permis de construire et guider l'aménagement d'une ville pour une décennie minimum.

Sa capacité à mener à bien les discussions, en cours depuis deux ans, pour remplacer une version vieille de 2006 est un test majeur pour celui qui rêve de succéder à Mme Hidalgo en 2026.

Dissensions dans la majorité municipale

Mais début mars, les écologistes avaient acté des "points de blocage", reprochant à la maire PS de leur imposer "au dernier moment" des décisions "inacceptables", comme "des tours de 50 mètres" et un nouveau projet "d'immeuble-pont" au-dessus du périphérique.

Ils ont finalement obtenu raison là-dessus, avec une limitation à 37 mètres de hauteur des futurs bâtiments de Bruneseau (XIIIe) et Bercy-Charenton (XIIe), deux des dernières zones à aménager de la capitale.

"C'est la fin des tours à Paris", s'est réjoui Émile Meunier, le négociateur des écologistes qui se félicitent d'un "retour au plafond historique de 1977". Avec l'interdiction des constructions à proximité immédiate du périphérique, "le PLU n'autorisera plus d'immeuble-pont", a confirmé Emmanuel Grégoire.

Le dossier ultra-sensible du projet de la porte de Montreuil, qui en comporte un, a cependant été sorti des négociations sur le PLU. Emmanuel Grégoire assure que le permis d'aménager pourra être amendé "en supprimant l'immeuble pont".

Augmentation des espaces verts

Si cette zone d'ombre persiste, les trois branches de la gauche au pouvoir à Paris ont trouvé un "équilibre", préfère retenir l'élu communiste Nicolas Bonnet-Oulaldj.

Outre les hauteurs des tours, les communistes ont accepté l'abaissement, de 250 à 150 m², du seuil des parcelles à partir duquel s'appliquera une obligation progressive (de 30 à 65%) de pleine terre au sol.

Selon les Verts, qui veulent une capitale adaptée "à la crise climatique", 1 300 parcelles privées bénéficieront de nouvelles protections face aux appétits des promoteurs, et 300 hectares d'espaces verts supplémentaires seront aménagés d'ici 2040.

"C'est un PLU où on ne pourra quasiment plus construire", a résumé Émile Meunier, qui affirme aussi "qu'il n'y aura plus de nouvelle construction en béton".

Du moins, précise Emmanuel Grégoire, "l'application dès 2025 de la RE (réglementation environnementale) 2028", aux seuils carbone plus contraignants, amènera les promoteurs "à utiliser d'autres matériaux que le béton, ou à faire la démonstration qu'il n'y a pas d'alternative".

Vers plus de logements sociaux ?

Dans ces conditions, comment atteindre l'objectif de 40% de logement public (social et intermédiaire) fixé par cette même majorité? Grâce à la préemption, les communistes applaudissant le doublement du budget annuel - de 200 à 400 millions d'euros - pour racheter du foncier.

La majorité a identifié "620 nouveaux emplacements" de bâti existant qui pourront être transformés en logement social, indique M. Bonnet-Oulaldj.

Et là où ils manquent, toute construction de plus de 500 m² devra intégrer "30 à 50% de logements sociaux", rappellent les écologistes.

Toujours pour favoriser le logement, les bureaux et meublés touristiques devraient avoir toutes les peines du monde à s'implanter dans les quartiers déjà pourvus.

Un "cercle vicieux", juge l'élue d'opposition LR Valérie Montandon, pour qui l'obligation d'inclure au moins 10% de logements sociaux à chaque réhabilitation lourde de bureaux incitera le secteur tertiaire "au statu quo et pas du tout à la rénovation".

Et avec "le pastillage de 1 000 parcelles et logements pour les transformer encore en logements sociaux", les élus de gauche "menacent la propriété privée", estime le groupe LR et apparentés.

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