Ils ont empêché l'accès au chantier de la gare d'Austerlitz dans le 13ème arrondissement à Paris. Les activistes d'Extinction Rebellion accompagnés par des élus et un collectif de riverains dénoncent une nouvelle fois un projet de réaménagement surdimensionné et climaticide.
Action surprise ce vendredi matin par des militants écologistes d'Extinction Rebellion, ils ont empêché l'accès de plusieurs camions au chantier de la gare d'Austerlitz. Ils alertent contre un réaménagement coûteux, à contre-courant des exigences écologiques et climatiques. Le projet d'aménagement de la ZAC Paris Rive gauche est financé par l'argent public.
Des élus sont venus leur prêter main-forte comme Alexandre Florentin, Nathalie Laville et Emile Meunier, tous les trois conseillers de Paris, mais aussi Sandrine Rousseau, députée EELV de Paris. Des militants de France Nature Environnement Paris ont également fait le déplacement. C'est un nouvel écho à la protestation des riverains regroupés en collectif et déjà mobilisés contre ce projet.
"Des arbres pas du béton"
Le message tagué en lettres roses sur le bitume est clair. C'est un vaste ensemble qui doit sortir de terre : un immeuble de 37 mètres de haut, regroupant 50.000 m2 bureaux et un gigantesque centre commercial de 25.000 m2 soit l'équivalant de 5 hypermarchés.
Pour les écologistes, ces 150.000 tonnes de béton constitueraient un futur îlot de chaleur dans une ville déjà soumise au réchauffement. Certes un jardin est bien prévu dans le projet de réaménagement et Nathalie Laville assure y travailler au côté du maire du 13ème arrondissement. Mais selon elle c'est loin d'être suffisant : "On a besoin d'espaces verts donc toutes les dents creuses et les espaces que l'on peut reconquérir et reprendre sur l'urbanisme il faut les prendre." Elle ajoute "A Paris aujourd'hui, on ne sait pas financer autrement qu'en passant par le BTP ou par les promoteurs. C'est à cela qu'il faut réfléchir, à comment on arrive à trouver les moyens d'aménager la ville autrement qu'en livrant la ville aux promoteurs."
C'est en effet une importante opération immobilière et commerciale qui s'annonce. Son financement a déjà été pointé par un rapport de la chambre régionale des comptes remis en 2022. Olivier Le Marois, président du Collectif Austerlitz ajoute, "le prix de l'immobilier est en train de s'effondrer et on construit 50.000 m2 de bureaux. Et tout ça avec quel argent ? Avec l'argent public, avec notre argent puisque c'est l'Agence française de développement qui finance ce projet à 80%. Donc c'est un scandale financier."
Une plainte contre X pour détournement de fonds publics a déjà été déposée.
On ne peut pas aller vers une transformation écologique d'ampleur en construisant des centres commerciaux, c'est totalement antinomique.
Sandrine Rousseau, députée (EELV) de Paris
Les militants et élus écologistes dénoncent un réaménagement digne des années 90. Le dossier de la ZAC Paris Rive gauche est un projet au long cours, considéré comme le plus important mené dans la capitale. Les travaux ont débuté il y a 5 ans mais les temps ont changé et le projet apparaît démesuré voire anachronique. Pour la députée Sandrine Rousseau "On ne peut pas aller vers une transformation écologique d'ampleur en construisant des centres commerciaux, c'est totalement antinomique."
Les opposants à ce projet de Paris ZAC Rive gauche ne désarment pas. La pétition lancée il y a 2 ans par le collectif Austerlitz a déjà recueilli 48.000 signatures.