A la gare Montparnasse, les portillons anti-fraude seront activés mardi

La SNCF va installer ce type de portillons dans 14 grandes gares TGV françaises d'ici fin 2018 pour lutter contre la fraude, un dispositif qui ne convainc pas la principale association d'usagers. Testés pendant un an à la gare Montparnasse, ils seront mis en service mardi 4 avril.

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Dès mardi 4 avril, à la gare Montparnasse à Paris, il faudra passer par des portiques pour prendre le train. Les portillons automatiques seront activés sur les quais 6 et 7.

"Demain on met le dispositif en fonctionnement", puis il "va monter en puissance progressivement", a déclaré à l'AFP Delphine Couzi, directrice des opérations et du service aux clients de Voyages SNCF, l'entité chargée de l'exploitation des TGV.

En test depuis un an à Montparnasse et Marseille

Testés depuis plus d'un an à Montparnasse et à Marseille, ces "portes d'embarquement" - à ne pas confondre avec les portiques du Thalys, équipés de scanners - seront normalement "bien rodées pour l'ouverture des lignes à grande vitesse vers le sud-ouest et la Bretagne", a précisé la responsable.

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La SNCF va installer des portillons dans 14 grandes gares TGV d'ici fin 2018 pour lutter contre la fraude


Le 2 juillet, tous les quais TGV de Montparnasse, mais aussi des gares de Nantes et Rennes, devraient donc être "opérationnels", a-t-elle ajouté. A cette date, le hall 2 de la gare de Lyon à Paris et la gare Saint-Charles de Marseille seront aussi pourvus en portillons, selon le calendrier précisé par la SNCF dans un communiqué.

Suivront, d'ici "fin 2017-début 2018", les halls 1 et 3 de la gare de Lyon et la gare de l'Est à Paris, ainsi que les gares Saint-Jean à Bordeaux et Perrache à Lyon. Fin 2018 au plus tard, Lyon-Part-Dieu, Aix-en-Provence, Le Mans et Tours complèteront la liste.

Ces "portes d'embarquement" seront fournies par la société IER, filiale du groupe Bolloré, dans le cadre d'un marché d'environ 15 millions d'euros.


Une contrainte supplémentaire pour les associations d'usagers


La généralisation de ces portillons vise un double objectif: permettre aux contrôleurs de "passer plus de temps avec les clients et moins de temps avec les fraudeurs", a résumé Mme Couzi, rappelant que la fraude dans les TGV représente environ 100 millions d'euros par an.

La SNCF affirme que les voyageurs y gagneront "en termes de tranquillité et de sérénité à bord" car "on limite considérablement les incivilités dans les trains quand on filtre la fraude à quai".

Mais la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) est "assez réservée" sur ce nouveau dispositif, a indiqué son président, Bruno Gazeau, sur RTL.

"C'est une façon de lutter contre la fraude, je ne pense pas que ce soit la plus efficace", a-t-il estimé, expliquant que "ça ne contrôle qu'en partie (les billets), puisque ça contrôle la validité du titre mais pas (celle) des cartes d'abonnement". "On veut que les gens prennent de plus en plus le train et on commence par mettre des barrières", a-t-il regretté, affirmant que "les gens vont devoir arriver plus tôt, au moins un quart d'heure pour passer les portiques, surtout les jours d'affluence".

Le président de la Fnaut redoute en particulier des difficultés d'accès "pour toutes les personnes qui veulent accompagner leur famille au train, qui ont des enfants, qui ont des bagages" et aussi pour "tous les handicapés (qui) vont devoir demander une assistance au personnel présent".

"Pour que ça marche, il faut des personnels en amont et des contrôleurs en aval", a déclaré à l'AFP Patrick Sapet, de la CFDT-Cheminots. Selon le syndicat (quatrième à la SNCF), l'entreprise a garanti pour six mois la présence d'au moins un agent de sûreté et deux agents d'escale à chaque quai.

Ce contrôle restera "superficiel" et devra être complété par "un second contrôle à bord", souligne le syndicat FiRST (non représentatif), qui prévient que les portillons ne devront "en aucun cas servir de prétexte à une nouvelle réduction de la présence humaine à bord des trains ou dans les gares".
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