Parmi les blessés des manifestations des gilets jaunes de ce samedi 8 décembre figurent aussi des journalistes. D'autres racontent avoir eu leur matériel de protection confisqué.
Sur la soixantaine de blessés lors des manifestations de ce samedi 8 décembre, plusieurs étaient des journalistes. Parmi eux, deux photographes du Parisien qui ont été touchés par des tirs de Flash-Ball sur les Champs-Élysées.
Le premier, touché à la nuque malgré le port d'un casque, a perdu connaissance. Il a été emmené à l'hôpital pour un check-up, avant de ressortir avec une minerve.
Dernière photo avant l impact. J ai perdu connaissance quelques sec au sol puis j'ai été aidé par plusieurs manifestants, que je remercie, à me relever. J'ai cru à un pavet. Je suis évacué à l'hôpital. pic.twitter.com/F9YPCbSyXu
— Yann Foreix (@yannforeix) 8 décembre 2018
"Excusez-moi, je visais quelqu'un d'autre"
Selon le photojournaliste, le policier responsable de sa blessure aurait tiré à bout portant. "Très en colère, j'ai enlevé toutes mes protections et je suis allé lui dire qu'il venait de me tirer dans le dos à bout portant dans la nuque... Je pense qu'il a eu peur de m'avoir tué car je suis tombé au sol pendant quelques secondes. Il m'a dit "Désolé je visais quelqu'un d'autre"", a-t-il indiqué à son journal.Son collègue, touché au genou, s'en tire avec un hématome.
Confiscations de matériels
Un autre journaliste de l'agence de presse audio A2PRL a également été touché par un tir de Flash-Ball, malgré le port d'un brassard de presse "en évidence".Des blessures, mais également des confiscations de leurs équipements de protection, comme l'a dénoncé la photographe de guerre Véronique de Viguerie, primée il y a quelques mois au festival de photojournalisme Visa pour l'image. "Casques et masques de protection volés par les CRS parce que je prenais une photo", a-t-elle dénoncé sur Twitter.Un policier vient de me tirer dessus au flash-ball alors que j’avais mon brassard de presse en évidence. Ça pique mais tout va bien. Consœurs, confrères soyez prudents sur les Champs-Élysées ! #GiletsJaunes pic.twitter.com/xfFARavByZ
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) 8 décembre 2018
Voilà je me fais gazer et j ai aucune protection. Merci les #crs #police #giletsjaunes
— veroniquedeviguerie (@vero2v) 8 décembre 2018
Caméra brisée et jet d'acide
Des attaques qui viennent s'ajouter à d'autres incidents survenus cette semaine. Mercredi à Toulouse, un journaliste reporter d'image (JRI) de France 3 Occitanie était pris à partie par des élèves du Lycée Polyvalent Rive Gauche. Après l'avoir malmené, des élèves, qui avaient pour la plupart le visage caché derrière leur foulard, lui ont dérobé sa caméra. Celle-ci a été retrouvée en pièces à quelques mètres de là.Le projectile n'a heureusement pas atteint les deux femmes qui s'en sont sorties avec plus de peur que de mal. La rédaction de la Voix du Nord, le quotidien pour lequel travaille l'une des journalistes, a conclu l'article relatant les faits par ces mots : "On peut décrier la presse, lui faire des reproches qu’elle mérite parfois. Il n’en reste pas moins que les seuls pays où la presse n’est pas libre de faire son travail sont des dictatures."