Le plan grand froid, déclenché il y a presque une semaine, n'est visiblement pas à la hauteur des besoins. Malgré les places supplémentaires ouvertes, les associations alertent le 115. La plateforme téléphonique en charge de l'hébergement d'urgence n'arrive pas à répondre à toutes les demandes.
En Seine-Saint-Denis, José ne s'éloigne pas de son téléphone. C'est la deuxième fois de la journée qu'il appelle le 115 pour éviter de passer la nuit dehors dans le froid. "Aujourd'hui, ça fait 2h30 que j'attends un lit", au bout du fil, on lui répète "il faut attendre".
Pour l'instant, José n'a pas de réponse à sa demande d'hébergement. Comme beaucoup d'hommes dans cet accueil de jour de Saint-Denis, il ne sait pas où il passera la nuit.
Les agents du 115 démunis
Avec le plan "grand froid", la Seine-Saint-Denis a débloqué 160 places d'hébergement supplémentaires contre 400 à la même période l'année dernière. Un manque que ressentent particulièrement les écoutants du SAMU social.
Avec les températures négatives, le nombre d'appels explose avec parfois, au bout du fil, des situations particulièrement critiques. Le SAMU social est souvent impuissant face au manque de places d'hébergement : "On n'a pas d'autres possibilités que de relancer la demande et puis attendre [...]. 80% -des demandes- n'aboutissent pas", regrette Abdoul Salam Sidibé, écoutant au SAMU social 93.
C'est l'association Interlogement93 qui gère le centre d'appels du 115 en Seine-Saint-Denis. Pour eux, les moyens mis en place par l'Etat sont trop faibles pour faire face à cette période hivernale. "Aujourd'hui, on revendique la création de places d'hébergement supplémentaires. Il y a des annonces de 10 000 places supplémentaires qui ont été faites par le ministre cette semaine donc on attend qu'elles se déclinent aussi en Seine-Saint-Denis puisqu'on en a particulièrement besoin", explique Maxence Delaporte, directeur adjoint de l'association.
Hier encore, plus de 400 demandes n'ont pas pu être satisfaites par le SAMU social du 93. Parmi elles, près de la moitié concernaient des mineurs.