Scandale de la CSI 93 : le tribunal de Bobigny se déclare incompétent pour juger un policier

Ce policier est accusé d’avoir frappé un jeune homme lors de son arrestation et d’avoir couvert sa bavure avec un faux procès-verbal. Le tribunal de Bobigny s'est déclaré incompétent et le procès se tiendra finalement aux assises.

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Ce devait être le premier d’une longue série de procès au tribunal correctionnel de Bobigny. Celui d’un policier de la compagnie de sécurisation et d’intervention de la Seine-Saint-Denis, plus communément appelée "CSI 93". Ce policier sera jugé pour violences volontaires et faux en écriture publique. Il est soupçonné d’avoir frappé un jeune homme de 20 ans, trafiquant de stupéfiants et d’avoir couvert sa bavure avec un faux procès-verbal. Mais le tribunal s'est déclaré incompétent relevant que les actes ayant été commis par une personne dépositaire de l'autorité publique en fait un crime ce qui relève des assises.

Les faits remontent au 9 août 2019, dans la cité Cordon, à Saint-Ouen. Un policier en civil se débat avec un homme inquiété pour trafic de drogue. Plusieurs autres agents viennent l’aider. L’homme est maîtrisé. Mais sur une vidéo prise par un riverain ce jour-là – devenue virale sur les réseaux sociaux – on y voit clairement le policier en civil assainir un coup de pied au visage du trafiquant.

Ce dernier est ensuite placé en garde à vue pour trafic de stupéfiants. Il déposera plainte pour violences volontaires aggravées. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) est saisie et ouvre une enquête. Une autre plainte, cette fois contre X, pour torture et acte de barbarie est déposée alors que le plaignant s’était vu prescrire trois jours d’ITT (incapacité totale de travail). Il a assuré avoir reçu plusieurs coups de pistolet à impulsion électrique (taser) sur ses organes génitaux dans le fourgon de police.

Un été plein de scandales

Ce procès intervient à un moment où la CSI 93 apparait aujourd’hui comme "controversée". Basée à Aulnay-sous-Bois, elle fait l'objet d'une quinzaine d'enquêtes pour vol, violences et détention de drogue.

Elle avait déjà beaucoup fait parler d’elle l'été dernier. Le lundi 29 juin 2020, six policiers de cette unité avaient été placés en garde à vue. Ils avaient été soupçonnés de vol, séquestration, transport et usage de stupéfiants, mais aussi de faux en écriture publique. Ils étaient également suspectés de mises en scène pour incriminer des individus et d’avoir racketté des dealers.

Quelques jours plus tard, le jeudi 2 juillet, quatre des policiers ont été mis en examen pour faux et usage de faux par le parquet de Bobigny. Trois ont également été mis en examen pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique, a annoncé le parquet dans un communiqué.

Face à cette situation, le préfet de police de Paris Didier Lallemand avait prononcé la dissolution de cette unité. Elle devait, à l'origine, être "partielle", elle a finalement été "totale". D’après un document de Mediapart, Didier Lallemand auarait fait appel à la CSI 93 dans le cadre de la mise en place du "premier" couvre-feu décrété en Ile-de-France en octobre dernier.
 
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