"Avec l’impact de la crise sanitaire, on constate une hausse de 50% des bénéficiaires d’aide alimentaire", explique le président-fondateur de la franchise française de l’association La Tablée des chefs.
Confectionner 30 000 repas d’ici Noël. C’est l’objectif que s’est fixée l’association La tablée des chefs via son initiative "les cuisines solidaires" pour venir en aide aux plus démunis.
Professeur de cuisine, ancien chef de traiteur, chef double-étoilé « à la retraite » ou encore jeune diplômé de CAP... des professionnels venus de tous horizons se sont engagés dans ce projet. Ils s’apprêtent à revêtir vestes et tabliers, se retrousser les manches et se remettre à leurs fourneaux.
Ils débuteront la confection des plats dès demain, dans les cuisines de la brasserie Auteuil, dans le XVIe arrondissement de Paris, fermée pour cause de Covid-19. Les menus comporteront entrée, plat et dessert. Ils seront fournis à des associations (en tout genre) qui les distribueront à leur tour aux plus nécessiteux.
L’initiative « Les cuisines solidaires » avait déjà fait parler d’elle durant le premier confinement. Elle était parvenue à confectionner pas moins de 20 000 repas pour les plus démunis. Elle revient, en ce deuxième confinement, avec un pari encore plus important.
Hausse des demandes d’aide alimentaire
"Pendant le premier confinement, les restaurateurs et hôteliers ont tiré le rideau et se sont retrouvés avec des surplus importants. Nous avons récupéré ces surplus et nous les avons cuisinés grâce au savoir de nos chefs engagés dans deux restaurants qui nous avaient ouvert leurs portes", explique le président fondateur de la franchise française de cette association, Vincent Brassart. "Aujourd’hui, avec l’impact de la crise sanitaire et du deuxième confinement, on constate une hausse de 50% des bénéficiaires de l’aide alimentaire parmi lesquels beaucoup d’étudiants et de travailleurs précaires".
Gérard Cagna, 75 ans, double-étoilé au guide Michelin, retraité – même si lui considère qu’il ne l’est jamais – au parcours atypique, est l’un des chefs participant à cette initiative. Il a accepté de livrer son état d’esprit à la veille du lancement de l’opération. "A l’occasion de cette initiative, je reviens en tant que commis de cuisine, pas en tant que chef (…) L’important, c’est d’être en renfort pour une opération. Je ne sais pas rester inactif ou insensible. Je ne viens pas pour me mettre en valeur, mais pour participer", dit-il. "C’est une nouvelle aventure humaine".
Confectionner 30 000 plats a cependant un prix : 50 centimes d’euros pour un repas comportant trois plats (entrée, plat et dessert). Soit 15 000 euros au total. Ils ont mis en ligne une cagnotte afin d'atteindre leur objectif.
La tablée des chefs – lauréat du programme national de l’alimentation et de La France s’engage – a un double but : nourrir mais aussi éduquer. Ils ont organisé près de 300 ateliers de cuisine afin de sensibiliser à une bonne alimentation dans des localités où l’éducation culinaire est parfois un peu éloignée, notamment dans les REP (Réseau d’éducation prioritaire) ou les MECS (Maison d’enfant à caractère social).