Contre la future PAC des opérations escargots des tracteurs en Ile-de-France ce vendredi

Une dizaine de lieux sont concernés par ces opérations de ralentissement et de blocage dans la région. Les agriculteurs franciliens manifestent contre un nouveau projet de PAC.

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Des bouchons sont à prévoir en Île-de-France ce vendredi. Les agriculteurs de la région ont sorti les tracteurs pour adresser un "avertissement" au gouvernement contre une réforme des aides européennes qui donnerait la priorité au bio et à l'agro-écologie.

"On a décidé de mener une action syndicale à l'échelle du grand bassin parisien vendredi dès 6 heures. On a l'ambition d'adresser un message à Emmanuel Macron en guise d'avertissement", a déclaré Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien, lors d'un point presse.

Dès 6h30 des opérations escargots et des barrages filtrants ont été mis en place comme sur l'A6 dans le sens province-Paris, au niveau de Villabé (Essonne), ou sur la RN12 en direction de Paris, au niveau de Maulette (Yvelines), ainsi que l'A13, dans le sens Paris-province.

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Les aides pourraient être conditionnées à des pratiques agroécologiques

La France travaille actuellement sur son plan stratégique national (PSN), sa déclinaison de la future politique agricole commune (PAC) qu'elle doit présenter en juin à la Commission européenne, à l'instar de ses voisins de l'UE. Un exercice complexe, sachant que le cadre général est toujours en train d'être négocié à Bruxelles.

"Aujourd'hui sur mon exploitation agricole, la future réforme qui est mise en place projette de me retirer presque un tiers de mes aides européennes : environ 20 000 euros de moins comme soutien pour le développement de mon exploitation. Cela représente une majeure partie de mon revenu", explique ainsi un manifestant interrogé par France 3 Paris Ile-de-France.

Dans la ligne de mire des agriculteurs sur les routes vendredi, les éco-régimes ou "eco-scheme", une nouvelle source de financement conditionnée à la mise en place de pratiques plus respectueuses de l'environnement.

La Commission pourrait ainsi exiger le maintien de plus de "prairies permanentes, l'arrêt du déclin de la biodiversité, la réduction des phytos et fertilisants", selon un document de travail du ministère de l'Agriculture consulté par l'AFP.

"Selon les premières projections, dans l'état actuel des choses, 70 à 80% des agriculteurs n'auraient pas la possibilité de bénéficier de cet éco-régime, certes volontaire", a estimé Damien Greffin.

"On veut que ça se fasse par étape"

"Ce qui fait aujourd'hui la colonne vertébrale d'un agriculteur, c'est son marché, c'est-à-dire qu'il produit par rapport à ce qu'il va vendre. Là, on prend la problématique à l'envers, on nous amène sur un terrain agroécologique sans forcément s'assurer qu'on aura le marché derrière", renchérit Stéphane Sanchez.

"Faire du bio? Très bien, à condition qu'on puisse le vendre à 30% plus cher. Si c'est pour faire du bio au prix du conventionnel, c'est la mort de l'agriculture", ajoute-t-il.

"On n'est pas contre des démarches de progrès, on veut que ça se fasse par étape, pour ne pas exclure les agriculteurs", conclut M. Sanchez.

Interpellé sur ce sujet cette semaine à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a souligné que la réforme de la PAC était "en cours de consultation", manière de dire que les arbitrages n'étaient pas définitifs sur la répartition de ce budget au sein du monde agricole.

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