Le gouvernement réfléchit à mettre en place des aides pour soutenir les parents dont l'enfant est obligé de rester à domicile.
Huit classes fermées à Paris, c’est le chiffre annoncé ce mardi matin par Anne Souyris, adjointe à la mairie en charge de la santé publique. Depuis la rentrée scolaire mardi dernier, aucune école de la capitale n’a fermé ses portes à cause du coronavirus mais certains élèves testés positifs sont déjà retournés à la maison. Mais qui décide de renvoyer un étudiant à son domicile ? Quelle est la procédure à suivre pour les parents qui ne peuvent télé-travailler ?"Nous déclenchons à peu près 250 protocoles par jour pour des suspicions de Covid", indiquait Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale au micro d’Europe 1 ce vendredi. Mais la décision de fermer un établissement scolaire en revient aux autorités locales : le recteur, le préfet et l’autorité régionale de santé. Le ministère de l’Education nationale a alors établi différents protocoles en cas de suspicion concernant un élève. Si ce dernier est chez lui au moment où se manifestent les symptômes de la maladie, il reçoit l’obligation de rester à son domicile, d’éviter tout contact et d’aller consulter un médecin. L’écolier ne peut retourner dans son établissement scolaire qu’après avis médical, ou après 14 jours d’isolement.
Des décisions au cas par cas en Ile-de-France
Si le cas suspecté se trouve dans l’école, le directeur doit immédiatement l’isoler et lui donner un masque, s’il a plus de 6 ans. Là-aussi, l’élève doit ensuite rester chez lui et consulter un médecin avant de revenir en cours. L’ARS intervient si le cas de Covid-19 est confirmé. "Le directeur de l’école contacte l’académie et l’ARS. L’ARS étudie ensuite, en fonction des cas, les risques et détermine s’il faut isoler l’enfant et ceux qui ont été en contact avec lui", décrit le rectorat de Paris. En Ile-de-France, les décisions se prennent alors "au cas par cas".Dans le détail, la personne contaminée par le virus doit rester chez elle, au moins pendant les 10 jours qui suivent le test. L’ARS et le directeur d’établissement produisent une liste des personnes ayant été en contact avec le patient malade. Tous les membres de la liste sont alors invités à rester à leurs domiciles et doivent se faire tester. S'ils sont diagnostiqués positifs, ils sont également placés à l’isolement.
La question de la fermeture des classes et des écoles entre en jeu en fonction du nombre de cas positifs. Ainsi, selon l’Education nationale, si trois cas sont constatés dans différentes classes mais d’un même niveau, celui-ci peut-être fermé. C’est à partir du moment où trois cas sont constatés dans différentes classes, et sur différents étages que l’école fermera alors ses portes. Mais les décisions restent prises au niveau local, notamment par le préfet et le chef d’établissement, sur les bases de l’enquête épidémiologique de l’ARS.
Des cours à distance mis en place, mais quid des aides pour les parents ?
Que se passe-t-il alors pour un élève obligé de rester isolé chez lui ? Comment peut-il suivre les cours ? Comme au moment du confinement, le "protocole de continuité pédagogique" peut alors être mis en place. Les étudiants pourront consulter plusieurs heures de cours enregistrés. Le programme "Ma classe à la maison", élaboré par le Centre national d’enseignement à distance (CNED) est également à la disposition des élèves depuis ce 7 septembre. Les leçons sont ainsi publiées en ligne et classées par disciplines et sections, de la maternelle à la terminale, et suivent le calendrier des programmes scolaires. Le CNED met aussi en place "un système de classes virtuelles sécurisé permettant aux enseignants de maintenir l’échange et la dynamique de groupe, d’animer un cours à distance et d’entretenir le lien avec les élèves".En ce qui concerne les aides potentielles pour les parents qui doivent garder leurs enfants à la maison, les contours sont encore flous. "Mon objectif, c’est que les familles ne soient pas perturbées dans leur vie courante", a pourtant promis Jean-Michel Blanquer. Interrogée, la Caisse nationale de l’Assurance Maladie indique que "les parents d’enfants ont droit à un arrêt de travail s’ils ne peuvent pas télé-travailler", comme au moment du déconfinement.Le congé parental sera possible pour les parents.
Mais le gouvernement étudie d’autres options. Lors d’un déplacement à Châteauroux, le Premier ministre Jean Castex a affirmé, "veiller à deux choses. Un, que l’enseignement ne s’interrompt pas (…) Deux, il faudra effectivement trouver des solutions surtout pour que les parents puissent continuer à travailler". Les écoles et collectivités pourraient donc avoir la tâche d’organiser les modes de garde des élèves. Les arrêts de travail pourraient être alors seulement autorisés si les établissements scolaires et les mairies ne proposent pas de dispositif de garde.
Les parents d’élèves positifs à la Covid-19 pourraient également recevoir des aides "soit via les indemnités journalières, soit via l’activité partielle", expliquait la ministre du Travail, Elisabeth Borne aux Echos le jour de la rentrée.