La présidente sortante, Valérie Pécresse (Libres!), est largement favorite pour rester à la tête de la région Île-de-France. A gauche, la liste portée par Julien Bayou (EELV) devance celles de Clémentine Autain (LFI-PCF) et Audrey Pulvar (PS). Le RN obtient 13,1% des voix.
Rien ne semble contrecarrer les plans de Valérie Pécresse, actuelle présidente de la région Île-de-France, candidate à sa réélection. A la tête d'une majorité unie de la droite, elle fait face à une opposition de gauche partie en ordre dispersé, à un candidat LREM peu connu des électeurs d'après les sondages et à une liste du Rassemblement National qui ne perce pas selon les derniers résultats.
L'absention est très forte et s'établit à 69% en Île-de-France. Elle était de 54,1% lors du dernier scrutin régional en 2015.
Cinq autres candidats ont recuilli moins de 2% des voix : Victor Pailhac (DVE) 1,9%, Nathalie Arthaud (1,5%) Eric Berlingen (UDMF) : 0.7%, Lionel Brot (DIV) : 0.6% et Fabiola Conti (DIV) : 0.3%.
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Après la publication de ces premiers résultats, Julien Bayou (EELV), qui devance ses concurrents de gauche en Île-de-France, a été le premier à s'exprimer et a appelé au rassemblement derrière sa candidature : "Chacun et chacune trouvera sa place, c’est notre façon de faire vivre la démocratie", a-t-il dit lors d'une allocution. Il a indiqué qu'il appelerait Clémentine Autain et Audrey Pulvar dès ce soir pour organiser ce rassemblement.
Valérie Pécresse s'est exprimée à 21h45. Elle a indiqué présenter la même liste au second tour, semblant donc excluer une alliance avec la liste LREM. "J'ai besoin d'une majorité claire pour diriger notre région", a-t-elle déclaré arguant d'avoir "fait reculer l'extrême-droite". Elle a accusé la gauche d'avoir "perdu sa boussole républicaine".
De son côté, Audrey Pulvar (PS), s'est dite "déçue" : "Nous n'avons pas réussi à nous convaincre, la responsabilité nous en incombe". Elle a appelé à s'unir derrière la candidature de M. Bayou. Anne Hidalgo, maire de Paris, a elle aussi appelé à "un large rassemblement des forces de gauche" derrière la candidature EELV.
Laurent Saint-Martin a, lui, d'abord pointé le manque de mobilisation des électeurs : "La première des choses à faire et à appeler, c'est un sursaut démocratique, républicain. Il faut que beaucoup de nos concitoyens se rendent aux urnes le 27 juin prochain". Il a indiqué aussi maintenir sa liste au second tour des élections : "J'invite les Franciliennes et les Franciliens, d'ici dimanche, à regarder le programme de la liste Envie d'île-de-France".
Le candidat du RN, Jordan Bardella, n'a pas considéré son score comme une défaite. "Je dis aux électeurs : vous pouvez voter dimanche pour avoir des élus Rassemblement National, pour avoir des élus qui vous défendent. Je les appelle au sursaut". Par ailleurs, il a déploré : "un scrutin qui n'était pas forcément lisible".
Clémentine Autain (LFI-PCF) a été la dernière a prendre la parole parmi les chefs de file de la gauche. Elle a déclaré être "très motivée pour ce second tour puisque l'on voit que les trois listes de gauche, additionnées, talonnent Valérie Pécresse. Avec une dynamique, nous sommes en capacité de remporter la région." A la question de savoir si elle n'était pas déçue de son score, elle a répondu : "J'ai quand-même doublé le score de notre famille politique par rapport à 2015, j'estime que c'est déjà une belle victoire."
Qui est la présidente sortante ?
La présidente sortante, Valérie Pécresse, est une figure de la droite française, deux fois ministre de Nicolas Sarkozy (au Budget et à l'Enseignement supérieur). En 2019, elle quitte pourtant Les Républicains et se consacre à son parti fondé deux ans auparavant : Soyons Libres.
En 2015, elle avait emporté l'élection régionale (avec 43,8% des voix) en Île-de-France dans une triangulaire face au Parti socialiste représenté alors par Claude Bartolone (42,18% des voix) et une liste du Front National portée par Wallerand de Saint-Just (14,02% des voix). Le département avait été dirigé par la gauche (et Jean-Paul Huchon) de 1998 à 2015.
Quelles sont les listes en présence ?
Les Franciliens ont le choix parmi 11 listes lors de ces élections régionales. D'abord celle de la présidente, Valérie Pécresse (Libres, Les Républicains et UDI). A gauche, Audrey Pulvar (PS), Julien Bayou (EELV-Génération.s) et Clémentine Autain (LFI-PCF) présentent des listes séparées.
En Île-de-France, aucune alliance n'a eu lieu entre la droite et LREM. Laurent Saint-Martin, député du Val-de-Marne, représente la majorité présidentielle dans ce scrutin.
Autre liste qui peut récolter un nombre significatif des voix : le Rassemblement National et sa tête de liste, Jordan Bardella.
Cinq autres listes sont aussi présentes : celle représentée par Nathalie Artaud (Lutte ouvrière), la liste "Oser l'écologie", une autre "Île-de-France, Île d'Europe", une liste "Agir pour ne plus subir" soutenue par l'Union des Démocrates Musulmans Français et la dernière, "France démocratie directe".
Quelques polémiques avant les élections
Jusqu'à présent, la campagne s'est passée sans heurts entre les candidats. Une polémique a eu lieu entre Audrey Pulvar et Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. Ce dernier l'a accusé de "diffamer la police". Fin mai, elle avait expliqué son choix de ne pas participer à la manifestation des policiers et eu ces propos : une manifestation "soutenue par l’extrême droite, à laquelle participe un ministre de l’Intérieur, qui marche sur l’Assemblée nationale pour faire pression sur les députés en train d’examiner un texte de loi concernant la justice, c’est une image qui pour moi était assez glaçante". Après des menaces de dépôt plainte des deux côtés, une rencontre devait avoir lieu entre les deux protagonistes (elle n'a, à ce jour, pas été organisée).
Plus récemment, Jordan Bardella, a annoncé le dépôt d'une plainte pour diffamation contre Valérie Pécresse. Dans une série de publications sur Twitter, le compte de campagne de la présidente de la région Île-de-France dénonce la présence sur les listes de Jordan Bardella de plusieurs personnes ayant tenu, selon l’équipe de Valérie Pécresse, des propos haineux sur les réseaux sociaux.
Valérie Pécresse favorite dans toutes les hypothèses
Selon notre récent sondage Ipsos Sopra/Steria paru le 9 juin, Valérie Pécresse bénéficiait d'une confortable avant au premier (34% des voix) comme au second tour où elle serait élue dans le cas d'une triangulaire (face à une liste de gauche et une liste RN) et dans le cas d'une quadrangulaire (avec la liste LREM en plus).
En cas de triangulaire, elle récolterait 48 % des voix contre 33% pour la liste portée par une personnalité de gauche (Julien Bayou, Audrey Pulvar ou Clémentine Autain) et 19% pour le RN. En cas de quadrangulaire, Valérie Pécresse l'emporterait avec 37% des voix face à une liste de gauche (30%), 19% encore pour la liste RN et 14% pour celle LREM.