Entre crise sanitaire et vacances estivales, les dons du sang en chute libre

Avec les vacances d'été, le nombre de donneurs de sang a considérablement chuté en Île-de-France. Le développement du télétravail pourrait changer la collecte du sang selon le responsable des prélèvements en Île-de-France, le Dr Ahmed Slimani.

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Pour des dizaines de milliers de patients, le don du sang est vital. L'Établissement français du sang (EFS), qui a besoin de 1 700 poches par jour (en Île-de-France) pour subvenir aux besoins de tous les bénéficiaires, a du mal à trouver suffisamment de donneurs. Il manquerait 500 dons par jour. Et la situation promet de se détériorer. Cinq questions au Dr Ahmed Slimani, responsable de prélèvements l'EFS Île-de-France.

Quelle est la situation en Île-de-France ?

Dans cette région, nous ne sommes pas autosuffisants. Nous prélevons actuellement 60% de nos besoins. Pendant les périodes d'été, chaque année, nous avons des difficultés parce que les Franciliens partent en vacances. Les donneurs réguliers n'étant pas présents, nous avons du mal à mobiliser les donneurs qui restent. Aujourd'hui, nous lançons un appel à tous les donneurs réguliers qui sont rentrés de congés. On aimerait aussi sensibiliser les non donneurs, les gens qui n'ont pas eu le temps ou qui n’y ont pas pensé. Des personnes qui sont en bonne santé pour faire cet acte solidaire.

Comment la crise sanitaire a fait évoluer le don sang ?

Avec la crise sanitaire, ces gens qui ne partaient pas forcément tout l'été ont voulu doublement se vider l'esprit et nous avons moins de donneurs que les étés précédents. Aujourd'hui, ce sont surtout ceux âgés entre 30 et 50 ans qui donnent. Si on arrivait à sensibiliser cette population de jeunes et de moins jeunes qui ne donne pas, cela nous permettrait de passer un cap difficile que l’on risque d'atteindre d'ici à la fin du mois jusqu'à la mi-septembre.

Quel sera l'impact de la Covid-19 à la rentrée ?

Je suis très prudent et je ne sais pas quel sera l'état sanitaire à la rentrée, comment vont se comporter les gens, s'ils ont pris des risques sur leur lieu de villégiature par exemple. Avec cette crise, nous avons dû supprimer toutes les collectes en entreprise et scolaires qui représentaient à peu près 30% de notre collecte de sang. À la rentrée, nous ne sommes pas sûrs que les entreprises puissent nous accueillir de nouveau car les salariés resteront toujours en télétravail. Nous appelons ces salariés à se rendre sur les sites de leur commune. S'ajoutera aussi la question des établissements scolaires. Nous faisons des collectes dans les grandes écoles, les universités et certains lycées. Malheureusement, pendant la crise sanitaire, les étudiants n'étaient pas en présentiel, forcément nous avions des difficultés pour organiser les collectes.

Peut-on donner son sang si l'on a été malade de la Covid-19 ?

Oui. À partir du moment où l'on n'a plus de fièvre, c'est-à-dire à la disparition des symptômes, il y a 14 jours de contre-indication, après, on peut donner sans problème. Quelques critères sont nécessaires pour donner. D'abord, celui de l'âge : à partir de 18 ans, jusqu'à 70 ans révolu. Il n'y a pas besoin d'être à jeun quand on vient donner son sang, au contraire, il faut bien s'hydrater et avoir mangé. Il faut peser au minimum 50 kilos. Sur notre site internet, les gens peuvent tester leur éligibilité. Depuis cette crise, nous avons aussi mis en place des rendez-vous, les donneurs n'attendent presque plus et peuvent mieux organiser leur emploi du temps.

Combien de patients bénéficient des dons du sang ?

En France, nous soignons environ un million de malades. En Île-de-France, ce sont entre 80 000 et 100 000 personnes. Grâce à la collecte de sang, 500 000 malades sont transfusés par des plaquettes et les globules rouges. L'autre moitié bénéficie de médicaments dérivés du sang, faits à partir de plasma. Aujourd'hui, la plus grosse demande réside dans les globules rouges, puis il y a les plaquettes et le plasma. Tous les dons sont importants. Quand on fait un don du sang total, on peut récupérer du plasma et des plaquettes dont on a toujours besoin. J'ajoute que nous manquons aussi de bénévoles qui sont essentiels pour le fonctionnement de l'Établissement français du sang et des collectes.

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