"On ne dirait pas bonjour aux gens" : le licenciement pour "maltraitance" de deux soignantes soulève la controverse

Après des années de service, une infirmière et une aide-soignante de l'Ehpad Saint-Jacques de Verdun-sur-Garonne ont été révoquées pour "maltraitance". Des proches et collègues dénoncent une sanction disproportionnée et une mauvaise appréciation de la situation.

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L'une aide-soignante depuis 35 ans, l'autre infirmière depuis 12 ans. Et pour toutes les deux, la sidération. Au terme d'une procédure engagée en mars dernier par la direction de l'Ehpad Saint-Jacques de Verdun-sur-Garonne, l'une et l'autre sont révoquées de la fonction publique, licenciées de l'établissement.

Je travaille dans cette maison de retraite depuis 35 ans, toujours bien notée, je n'ai eu que des bons rapports avec mes collègues. Donc aujourd'hui je suis dans un état pas bien du tout.

Catherine Triqueneaux, aide-soignante révoquée

Il leur est reproché des faits de maltraitances envers certains collègues et des résidents. Nathalie Caniac, infirmière licenciée, résume : "on ne dirait pas bonjour aux gens, on les regarderait mal".

Ce qu'on nous reproche, c'est du bla-bla. Ces faits qui nous sont reprochés, je n'ai pas conscience de les faire. Du tout.

Nathalie Caniac, infirmière révoquée

Fautes professionnelles graves 

Considérant les éléments, le conseil de discipline de l'établissement qui s'est tenu dans l'été, s'est prononcé pour des sanctions de 10 et 15 jours de suspension. Mais les plaintes de collègues et de familles de résidents qu'aurait reçues la directrice, et l'enquête interne qui a suivi, l'auraient convaincue d'appliquer la sanction ultime.

On est sur plusieurs fautes professionnelles graves, que je ne peux pas divulguer pour protéger les agents concernés. Elles justifient un tel niveau de sanction.

Céline Malgouires, Directrice de l'Ehpad de Verdun-sur-Garonne

Se décrivant comme "proactive en matière de bien-être au travail", la directrice reconnaît que le sujet de la prise en charge des résidents est devenu beaucoup plus sensible depuis les révélations du scandale Orpéa : "Au vu des enjeux nationaux, je dois faire en sorte que les conditions de travail des soignants, et de prise en charge des résidents, soient les meilleures."

Soutien syndical

Ce lundi 30 septembre, les deux fonctionnaires révoquées ont reçu le soutien du syndicat CFDT ainsi que de proches et de certains collègues, rassemblés devant la grille de l'établissement. Dans un communiqué, le syndicat dénonce "des conditions de travail inappropriées et une méthode de management contestable". Certains pointent une mesure discriminatoire qui viserait selon eux leur engagement syndical.

Dans le privé, le processus d'écoute aurait permis de mettre des gardes-fou et réintégrer ces personnes. Mais dans le public, ces personnes se retrouvent mises complétement de côté.

Pierre-Louis Canavelli, Secrétaire général Union Pro CFDT Occitanie

Face à une sanction qu'elles ne reconnaissent pas, les deux soignantes suspendues ont décidé d'entamer une procédure de recours auprès du Tribunal Administratif.

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