Le manque de conducteurs est particulièrement criant concernant les bus. A Paris, un quart de l'offre n'est pas réalisée. Ce chiffre est de 9% en grande couronne, mais l'offre de transport étant moins diversifiée, les conséquences pour les usagers sont plus problématiques.
Dans tous les secteurs, il manque des conducteurs. À la SNCF, sur le réseau ferré, il en faudrait une cinquantaine (sur 2650) de plus pour remplir totalement les plannings et une centaine (sur 2500) du côté de la RATP pour les métros. Toutefois, cela n'aurait pas d'impact significatif sur l'offre de transport sur ces modes.
En revanche, les usagers de bus, eux, voient bien que l'offre n'est pas au rendez-vous. Bus déviés, bondés ou qui n'arrivent jamais : au plateau de Saclay, les étudiants et enseignants se bousculent à chaque véhicule qui arrive. "Ça fait depuis la rentrée que l'on vit ça. On est obligé d'aller en cours, on a une obligation de présentiel. Là je vais arriver en retard à cause de ça", déplore un passager.
25% des bus ne circulent pas à Paris
En grande couronne, il manque 800 postes sur 12 000 (8%) selon les données fournies par Ile-de-France Mobilités (IDFM), le gestionnaire des transports de la région. "Il y a un constat général, on manque de 15% de conducteurs dans toute l'Europe, ce n'est pas exclusivement Français et Francilien", avance Stéphane Beaudet, vice-président de la Région Île-de-France en charge des transports.
A la RATP, le "taux de réalisation de l'offre de transport s'établit à environ 75% depuis la rentrée scolaire", soit "trois bus sur quatre", selon Valérie Pécresse, présidente d'IDFM. Une situation "inacceptable" qui "ne saurait perdurer et impose une réaction rapide" pour rétablir les 100% de l'offre prévue par le contrat signé l'an dernier entre IDFM et la RATP, a insisté l'élue (LR) vendredi dernier.
Recruter tout azimut
Pour tenter de résoudre cette équation difficile, Stéphane Beaudet, également maire d'Évry-Courcouronnes (Essonne), affirme que "la RATP va lancer une grande campagne de communication pour rendre à nouveau ces métiers attractifs, pour essayer de rajeunir la profession. On est très marqué par le fait qu'il y ait zéro et quelques pourcents de jeunes dans les recrutements. On voit bien qu'il n'y a pas d'appétence à ce métier".
Parmi les autres pistes : le doublement de la prime donnée aux apprentis qui s'engageraient dans les métiers du transport (de 1000 à 2000 euros) ainsi que des places en formation (de 200 à 400). La Région pousse aussi le gouvernement à accélérer la procédure de délivrance des permis de conduire.
Enfin, la Région est en discussion avec le ministère de la Défense pour faire appel à des réservistes de l'armée, titulaires du permis adéquat. Sous la forme de volontariat bien sûr.