Une start-up vient d'ouvrir une station, porte de Saint-Cloud à Paris qui produira une tonne d'hydrogène par jour, soit 400 pleins par mois.
C'est une première en France : une tonne d’hydrogène par jour produite et distribuée sur place. La startup Hysetco ne cache plus son ambition d’aller encore plus loin dans son projet de réduire la pollution de l’air. "À partir d’aujourd’hui nos prochaines stations seront à l’image de celle-ci avec une production et une distribution d’hydrogène directement sur le site", explique Camille Léa Passerin, directrice de développement chez HysetCo.
Avec cette nouvelle structure "bas carbone", HysetCo poursuit sa mission d'accélérer la transition vers une solution de mobilité zéro émission pour les usages intensifs. "Aujourd’hui plus de 350 véhicules hydrogènes roulent dans Paris. Chaque mois, 16 tonnes d’hydrogène sont utilisées (environ 6000 pleins) soit 1 300 000 km parcourus sans pollution", ajoute Camille Léa Passerin. "Notre principal focus sera d’alimenter encore plus d’utilitaires légers et de véhicules de particulier. Les véhicules à mobilité lourde auront des stations dédiées", précise-t-elle.
A Paris, Hysetco possédait déjà trois stations à Orly, Roissy et porte de la Chapelle. Il s'agit seulement de zones de distribution, qui fournissent une centaine de pleins - trop peu, précise Camille Léa Passerin. "La porte de Saint-Cloud, ce sera le triple avec environ 400 pleins de voiture", indique-t-elle.
Avec six pompes, la station pourra délivrer jusqu’à une tonne d’hydrogène par jour
Vers un système plus écologique ? "Oui", répond la directrice de développement. "L’enjeu de la filière est aujourd’hui de produire de l’hydrogène décarboné en développant par exemple la production par électrolyse de l’eau, tel que cela est fait sur le site de la Porte de Saint Cloud. L’électrolyse de l’eau consiste à casser la molécule d’eau (H2O) avec un courant électrique pour produire d’un côté de l’hydrogène (H2) et libérer par ailleurs de l’oxygène (O2)", explique-t-elle.
Financée à hauteur de 2,2 millions d’euros par la Région Île-de-France, l'ouverture de cette nouvelle station d’hydrogène s’inscrit dans la stratégie régionale lancée en 2018, qui vise à doubler la production d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Une partie des fonds, 200 000 euros, a été mobilisée dans le cadre du budget participatif écologique. Depuis 2020, ce sont au total 14,3 millions d’euros de subventions sur 10 projets qui ont été versés.
La France compte une quarantaine de stations dédiées, dont une dizaine à Paris. L'avantage majeur de l'hydrogène est le temps de recharge très rapide par rapport à l'électrique. Entre 3 et 5 minutes pour un plein de 600 km.
Une ambition plus grande d'ici à 2025
Cette nouvelle station "permet d'envisager de continuer à développer notre flotte car nous souhaiterions arriver à 600 véhicules à la fin d'année", indique Camille Léa Passerin. La startup HysetCo, détenue par Air Liquide, Toyota, Kouros et TotalEnergies, veut également développer son maillage pour que ses infrastructures soient prêtes pour les Jeux olympiques de Paris 2024. La start-up entamera dès le mois prochain la construction d'une future station au Bourget et compte sur "au moins 12 stations" en Île-de-France pour 2024.
Si l'éléctrolyse (qui nécessite l’emploi d’aucune énergie fossile) est la méthode la plus propre et la plus écologique pour produire de l'hydrogène, elle consomme néanmoins encore beaucoup d'énergie.