L’Ile-de-France confrontée au risque terroriste

A deux jours des célébrations de la Toussaint, Emmanuel Macron a annoncé que l’opération « sentinelle » allait renforcer ses effectifs et que des patrouilles seraient organisées à proximité des lieux de culte.

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L’attentat survenu jeudi dans la basilique Notre-Dame de Nice a, une nouvelle fois, montré que la menace terroriste plane de manière constante sur la France, mais aussi, que les lieux de culte représentent une cible de « premier choix ».

Comme Jean Castex l’a annoncé hier, le plan « vigie pirate » a été revu à la hausse. Il est désormais à son stade maximal : « urgence attentat ». A deux jours des célébrations de la Toussaint, Emmanuel Macron a annoncé que l’opération « sentinelle » allait renforcer ses effectifs et que des patrouilles seraient organisées à proximité des lieux de culte pour empêcher des actes similaires à celui de Nice ou encore de Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016, lorsque deux individus ont égorgé le père Jacques Hamel.

446 églises sont présentes en Ile-de-France, dont 113 à Paris. Et la région n'est pas épargnée par le risque terroriste. La cathédrale Notre-Dame de Paris ou encore la basilique du Sacré-Cœur, ont sonné hier le glas en hommage des victimes de Nice. "Je ne sais pas si un million de militaires suffiraient à protéger chacune des 40 000 églises de France. C’est compliqué d’imaginer qu’il y a une solution définitive et parfaite contre ce genre de difficulté", s'inquiète un religieux.

« Le loup solitaire »

L’attaque de Nice rappelle un mode opératoire de plus en plus employé. Celui dit du « loup solitaire ». Un assaillant qui passe à l’acte, seul. L’attentat évité contre une église de Villejuif en 2015; celle au hachoir contre les anciens locaux de Charlie Hebdo le 25 septembre ; celle qui a tué Samuel Paty à Conflans Sainte-Honorine le 16 octobre et maintenant celle de Nice – qui a coûté la vie à trois personnes. Elles ont toutes été perpétrées par des individus isolés.
Mais comment agissent-ils ? Comment sont-ils repérés ? Comment certains arrivent-ils, parfois, à passer entre les mailles du filet ?

"Il n’y a pas de méthode scientifique infaillible pour détecter précisément les individus qui pourraient passer à l’acte de manière isolée. Ce sont les attaques les plus difficiles à repérer pour les services de renseignement car un individu agissant seul peut laisser moins de traces qu'un groupe de plusieurs personnes", explique Marc Hecker, chercheur sur le terrorisme à l’Institut français des relations internationales (IFRI), interrogé par France 3 Paris Ile-de-France.

La difficulté du repérage

"Des méthodes de signalement ont été mises en place, notamment un numéro vert créé en avril 2014. Une fois la personne signalée, son cas est étudié. Les individus considérés comme faisant partis du ‘haut du spectre de la menace’ font l'objet d'une surveillance par les services de renseignement, qui peut éventuellement aboutir à une judiciarisation. Ceux qui appartiennent au ‘bas du spectre’ font l'objet d'un suivi social. Mais il arrive parfois que des radicalisés considérés 'bas du spectre' passent à l'acte", précise le chercheur. C’est notamment le cas de Khamzat Azimov, un Tchétchène armé d’un couteau qui a tué un passant et blessé quatre autres personnes dans le quartier de l’Opéra à Paris en juillet 2018.
 
"Depuis des années, la mouvance jihadiste incite ses sympathisants à passer à l'acte avec des moyens rudimentaires : un couteau ou un véhicule bélier. Ce n'est pas une innovation de Daech. Al-Qaïda le faisait déjà, notamment via son webmagazine Inspire. Ces attaques sont ‘low cost’ : elles nécessitent des moyens dérisoires si on les compare à des attentats ‘sophistiqués’ comme celui du 13 novembre 2015", ajoute Marc Hecker. Durant ce week-end de la Toussaint 7000 militaires seront mobilisés sur le territoire.
 
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