Jean-Paul Huchon, Président PS de la Région Ile-de-France, affirme « ne pas être pour la mort des départements » et plaide pour un maintien de la proximité.
Le débat sur la redistribution des "échelons politique et administratifs locaux et régionaux" embarrase décidément bon nombre des acteurs politiques. Ce lundi 20 janvier, Jean-Paul Huchon, le Président PS de la Région Ile-de-France, s'exprimait sur la question, interrogé par LCI et Radio-classique, à partir d'une question consacrée à la loi sur la Métropole d'Ile-de-France et le Grand Paris.
« La suppression des départements, le président dit qu'il n'y est pas favorable globalement »,argumente Jean-Paul Huchon, qui rappelait ainsi les propos du Président François Hollande samedi à Tulle, disant être opposé à cette suppression des départements sauf dans les grandes agglomérations comme Paris.
Et Jean-Paul Huchon poursuit: « Attention à ne pas supprimer toute notion de proximité, c'est-à-dire les prestations sociales qui sont versées par les départements. Est-ce qu'on y gagne beaucoup à les faire verser par une grande métropole qui regroupera tous les employés de la banlieue et de Paris. Je ne sais pas, mais je suis prêt à le regarder ».
Soulignant que la métropole a déjà supprimé les intercommunalités, il ajoute: « je ne suis pas pour la mort des départements. Il faut regarder à quoi ça peut
servir ».
Le Président de Région répond ainsi aux propos du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault qui se prononçait en fin de semaine dernière pour la suppression des trois départements de la petite couronne parisienne, après que François Hollande ait exhorté les élus à réduire le nombre de régions et à procéder à des regroupements entre collectivités territoriales. Des propos totalement inattendus qui avaient immédiatement engendré des cascades de réactions, favorables ou hostiles, de la part de nombreux élus d'Ile-de-France, de tous bords.
Jean-Paul Huchon, également ancien directeur de cabinet de Michel Rocard, et plutôt classé comme un fervent partisan de la décentralisation et d'un certain fédéralisme, apporte ainsi sa pierre à la réflexion en cours: il faudrait, dit-il à propos de la décentralisation « aller vers une séparation des pouvoirs publics où l'Etat s'occuperait de tout ce qui est régalien comme la sécurité, l'international, mais aussi la solidarité. Et tout le reste, c'est-à-dire ce qui relève de la vie quotidienne comme les transports, les logements, ça devrait être les collectivités locales, c'est-à-dire un système quasi fédéral. »
Pas sûr que les idées évoquées par le Président de la République et le Premier ministre aillent jusque là!