Le Paris Saint-Germain a saisi la justice pour récupérer la marque "Ici c'est Paris", née d'un slogan d'ultras, auprès d'une association de supporters, qui a de son côté attaqué le club pour contrefaçon.
L'association Supras (contraction de supporters et ultras) Auteuil, aujourd'hui dissoute, avait déposé en 2008 la marque, qui reprend une phrase emblématique des supporters du club parisien, aujourd'hui détenue par l'association Défense des droits des supporters. Mais elle n'était pas exploitée, selon l'assignation délivrée par le PSG.
La négociation n'aboutit pas, le PSG va devant la justice
Le PSG avait alors proposé à l'association de la lui racheter pour 2.000 euros. Les discussions n'ayant pas abouti, le club a lancé début décembre une action devant le tribunal de grande instance de Paris en "déchéance de marque", afin de pouvoir l'exploiter.Mais, faisant valoir que "depuis 2010 au moins", le PSG utilise régulièrement la mention "Ici c'est Paris" sur des produits dérivés qu'il commercialise, l'association de supporters a assigné le club pour contrefaçon. C'est le cas, par exemple, avec ces vêtements estampillés du slogan, en vente sur la e-boutique officielle du PSG :
Ou encore dans cette vidéo de promotion, diffusée en octobre 2014 :
Le but du dépôt de marque en 2008 était "de faire en sorte que cette marque ne puisse être accaparée par quiconque", selon l'avocat de l'association de supporters, maître Jean Aittouares.
Cette phrase va finir "sur des tee-shirt à 50 euros"
"Ce qui me choque, c'est que le club ait éradiqué ses supporters pour ne plus avoir que des spectateurs" et veuille "leur prendre ce qui constitue leur patrimoine", a déclaré maître Aittouares, qui juge "dommage" que cette phrase aille finir "sur des t-shirt à 50 euros" (NDLR, les prix vont de 13,50 euros à 31,50 euros)."Ici c'est Paris" n'a d'intérêt que parce que ça a une histoire, une histoire qui est la nôtre", a abondé Christophe Uldry, porte-parole de Défense des droits des supporters, qui exprime son "ras-le-bol" face à un "club qui nous rejette" et veut s'approprier "Ici c'est Paris" de "manière exclusive".
L'association demande une provision de 60.000 euros
"C'est une question de principe", a-t-il ajouté, si à l'issue de cette procédure l'association, qui demande une provision de 60.000 euros, touche de l'argent, "il y a de fortes chances pour qu'il aille à des associations caritatives".Selon Christophe Uldry, qui revendique avoir été le premier à entonner "Ici c'est Paris", ce chant est né en 2001 dans le virage Auteuil, avant de devenir "un marqueur important pour le public parisien".