Une association de défense de supporteurs, principalement ceux du PSG, a lancé jeudi une levée de fonds sur un site de financement participatif pour attaquer en justice le club de la capitale qu'elle accuse de discriminations.
"On est de petits citoyens avec des petits moyens face à une grosse machine", résume James, porte-parole de l'Association de défense et d'assistance juridique des intérêts des supporteurs (Adajis), qui s'est fixé comme objectif de récolter 15.000 euros.
La collecte est organisée à l'occasion de l'ouverture d'un nouveau site de crowdfunding, www.wejustice.com, créé pour "rééquilibrer les rapports de force" dans les prétoires, expose Julien Zanatta, co-fondateur de la plateforme. "Nous voulions une première cause très symbolique. Ici, c'est le pot de fer contre les pots de terre", explique-t-il.
Fichage des supporteurs
Fichage des supporteurs indésirables, prolongations unilatérales d'interdictions de stade, annulations injustifiées de billets: depuis le rachat du club parisien en 2011, la liste des griefs des supporteurs parisiens envers leur direction est longue, et la guerre judiciaire fait rage."Chaque procédure nous coûte en moyenne 1.500 euros", assure James. La collecte est "très chronophage", "les ventes de t-shirts" ne suffisent plus et les comptes "sont dans le négatif, avec encore plusieurs milliers d'euros à payer".
"Nous avons besoin de passer au braquet supérieur", abonde Me Cyril Dubois, avocat de l'Adajis, qui a déjà déposé plus de 100 recours devant la Cnil (Commission nationale informatique et liberté).
Le PSG mis en demeure par la Cnil
Avec ces fonds, l'objectif de l'association est de "poursuivre systématiquement le club et d'être toujours accompagné d'un huissier à chaque fois que les agissement du club porteront atteinte aux libertés des supporteurs".En juin, la Cnil a mis en demeure le PSG après avoir constaté que le triple champion de France en titre prolongeait unilatéralement les interdictions de stade de supporteurs, une décision qui relève seulement "du préfet ou du juge". En mai, le Conseil d'Etat, doutant de sa "légalité", avait suspendu en urgence la mise en oeuvre d'un fichier, autorisé par un arrêté du ministère de l'Intérieur, compilant des informations sur les supporteurs en région parisienne, en particulier ceux du PSG.
Selon Me Dubois, ce fichier dit "STADE", mais qualifié de "liste noire" par plusieurs associations, est utilisé par la direction du PSG pour empêcher l'accès en tribunes de ses supporteurs indésirables, "dans l'arbitraire le plus total", même s'ils ne font l'objet d'aucune interdiction administrative.