A l’époque des manifestations étudiantes de Mai 68, la télévision et l’information sont verrouillées, surveillées et censurées par le pouvoir. Retour à l’époque de l’ORTF, dans Dimanche en politique.
Quelques images dans les JT, sans son, montrant les dégâts des manifestations étudiantes : voilà ce que les téléspectateurs de l’ORTF verront des évènements de Mai 68.
Et pour cause, la radiotélévision publique n’est à l’époque pas libre. Le gouvernement, et en particulier le ministre de l’information, exercent un contrôle sur le contenu des programmes et sur l’Information. Les journaux télévisés de l’époque subissent la censure quotidienne du pouvoir en place.
Si les documentaires jouissent d’une plus grande liberté, leur autonomie s’arrête toutefois à la couverture de l’actualité internationale. Ainsi, lorsque les réalisateurs vont tenter de rendre compte du mouvement étudiant, eux aussi, vont voir la censure s’abattre sur leurs programmes.
La télévision du Général
Déprogrammation, arrêt de certaines émissions, licenciement… La télévision du général de Gaulle doit être au garde-à-vous.C’est ce qui va déclencher la grève des journalistes de l’ORTF, le 24 mai. Ce jour-là, le Général s’exprime. Des interviews de l’opposition sont prêtes mais le pouvoir refuse leur diffusion.
Les journalistes qui réclament l’indépendance de l’information seront en grève jusqu’à la fin juin, voire jusqu’au mois de juillet. De ce mouvement, ils n’en obtiendront pas grand-chose si ce n’est une reprise en main du pouvoir qui procèdera ensuite à une véritable purge en licenciant une petite centaine de grévistes.
La libéralisation de l’information, elle, n’interviendra que la décennie suivante par petites touches, avant les véritables changements de 1981, avec l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand.
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