Figures incontournables des manifestations contre la réforme des retraites, les militantes féministes modernisent les défilés. Ce 7 mars, elles sont dans la rue pour danser et chanter leurs revendications. Le 8 mars, pour la journée internationale du droit des femmes, elles battront à nouveau le pavé.
Bleu de travail, fichu rouge à pois blanc, gants jaunes. Depuis trois ans, Les Rosies ont décidé de renouveler la manière de manifester. Pour se faire entendre, ces femmes féministes ont endossé la tenue inspirée de "Rosie la riveteuse", l’icône féministe américaine et aiguisées leurs slogans.
C'est l'effervescence dans le local des Rosies du 11e arrondissement à Paris, on se prépare pour la manifestation du 7 mars. Les pancartes sont prêtes et le ton est donné, offensif. "Marre de simuler, ma retraite je veux en jouir", peut-on lire sur l'une d'elles.
Dans les manifestations, ces militantes d'Attac modernisent les défilés. "On interpelle les gens autrement", explique Youlie Yamamoto, la fondatrice du mouvement Les Rosies, "on occupe l’espace par nos chants, par nos chorégraphies et si on écoute les paroles de nos chansons, on comprend vraiment pourquoi on dit, que cette réforme est plus injuste pour les femmes."
Depuis la première manifestation du 31 janvier, elles ont battu le pavé en dansant et en chantant, toujours aussi motivées pour lutter contre la réforme des retraites. Véronique a rejoint le collectif récemment, elle se retrouve dans cette forme d'opposition faites de bienveillance et la solidarité. "Je trouve que l’on peut mener des combats en étant joyeuses, solidaires, ensemble", explique-t-elle.
Claire adhère aussi totalement à cette nouvelle façon de se faire entendre et la trouve plus efficace. "Pour avoir fait plein de manifestations "normales" et c’est-à-dire juste en défilant, j’ai l’impression que le message passe mieux en chanson."
Le 7 février, lors du troisième jour de mobilisation nationale, neuf membres du collectif ont été placés en garde à vue pour pour avoir organisé une "action festive" devant l’Assemblée nationale. Mais pas de quoi impressionner celles qui dénoncent les inégalités subies par les femmes à la retraite. Les Rosies pour leur troisième année d’existence défileront ce mardi à Paris mais aussi mercredi 8 mars pour la journée internationale du droit des femmes.