David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris en charge des mobilités, s’insurge contre le manque de bus et de métros. Il est l’invité de Dimanche en politique sur France 3 Paris - Île-de-France.
Bus bondés, métros surchargés, temps d’attente rallongé : en grande région parisienne notamment, le service de transports publics est loin d’être efficient.
"La performance de plusieurs lignes de métro s'est significativement dégradée depuis la rentrée scolaire, avec des régularités inférieures à 91% en heure de pointe, ce qui est bien en deçà de vos obligations contractuelles à l'égard d'Ile-de-France Mobilités et donc inacceptable", a écrit Valérie Pécresse, jugeant "légitime" l'exaspération des voyageurs.
La présidente de région et présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), somme la RATP de rétablir de bonnes fréquences dans le métro parisien. Mais la RATP est confrontée à un problème de recrutement de chauffeurs. Il manque 100 conducteurs de métro et plusieurs centaines de chauffeurs de bus.
Fréquentation en baisse
Pour David Belliard, ce n’est pas la seule explication. "Ça me révolte ! Parce qu’on paie des choix politiques. C’est effectivement un problème de chauffeurs, mais c’est aussi un problème de baisse de l’offre. Nous ne sommes pas à 100% de l’offre depuis plus d’un an. On a réduit pendant le Covid, mais ça n’a pas été rétabli à 100%. A paris, c’est 8% de l’offre en moins par rapport à la normale", explique-t-il. "Quand vous attendez 10 à 12 minutes votre métro c’est qu’il y a un problème. Quand vous attendez 15 à 20 min votre bus, c’est qu’il y a un problème".
De son coté, IDFM qui rappelle que la fréquentation actuelle est à 85% de la fréquentation d’avant Covid et confirme avoir baissé l’offre de transport pour faire des économies. Mais selon l’autorité organisatrice des transports, sans ce problème de chauffeur, l’offre devrait atteindre le chiffre de 98%.
Une prime pour lutter contre l’absentéisme
Confronté à un problème de recrutement, la RATP doit aussi faire face à des arrêts de travail à répétition. Elle a donc mis en place une prime d’assiduité de 450 euros sur 3 mois. Pour David Belliard, ce n’est pas la solution.
"Il y a de conditions sociales qui sont très négatives. Valérie Pécresse est en train d’ouvrir les transports à la concurrence. Nous avons un climat social très dégradé à cause de cette mesure. Ces gens ne sont pas assez payés. La prime, c’est de la rustine. La question aujourd’hui, c’est l’attractivité de ces postes. Il faut augmenter les salaires de ces gens qui assurent un service essentiel au quotidien plutôt que cette prime qui ne répond que de manière impartiale et imparfaite à la situation", conclut-il.