Pollution bactériologique de la Seine : une enquête en cours après l'annulation de deux épreuves de natation

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Une fois de plus, des épreuves de natation ont dû être annulées ce week-end à cause d'une pollution à la bactérie Escherichia coli. Erreur dans les analyses, déversement d'eaux usées par des particuliers ou encore rejets de bateaux dans le fleuve, les autorités n'excluent aucune piste.

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L’organisation du Test Event Triathlon devait marquer le retour de la baignade dans la Seine. Une première depuis 2012. Mais après deux journées de compétition, les épreuves de natation ont finalement dû être annulées ce week-end, les résultats des analyses de l’eau du fleuve "n’offrant pas les garanties nécessaires à la bonne tenue de l’épreuve de nage". Une nouvelle déconvenue à un an des Jeux Olympiques. Début août déjà, une épreuve de natation en eau libre n'avait pas pu se tenir alors que des pluies diluviennes avaient fait déborder les égouts. En cause, la présence de la bactérie Escherichia coli (E. coli) dans une quantité dépassant le seuil réglementaire de 1000 unités formant colonies (UFC) pour 100 millilitres.

Cette fois-ci, pas d’intempéries pour expliquer la présence de cette bactérie responsable de pathologies de type gastro-entérite. "Cela va prendre plus de temps pour déterminer les causes de la pollution bactériologique, reconnaît-on ce matin à la préfecture de région. Est-ce qu'elle provient de déversements d’eaux usées liés à des branchements sauvages dans la Seine ? À des rejets faits par des bateaux ? D’un acte de malveillance ? Rien n’est exclu."

La piste d’une erreur d’analyses est également envisagée après des "divergences" obtenues dans les résultats. Car si certains tests, réalisés 24h avant les épreuves, ont détecté la présence importante de la bactérie Escherichia coli (E. coli), d’autres n'ont rien révélé comme les tests coliminder, effectués sous le Pont Alexandre III et qui permettent de donner la concentration en coliformes fécaux en moins de 30 minutes.

En attendant les résultats de l'enquête, les autorités et les organisateurs des épreuves se disent sereins. "Je reste confiant pour l’année prochaine, indique Cédric Gosse, président de la Fédération Française de Triathlon. Le travail entrepris pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine a commencé il y a plusieurs années et s’est accéléré ces derniers mois. On constate une amélioration très nette et la tenue des épreuves de jeudi et vendredi en est le meilleur exemple."

Un optimise partagé par la préfecture de région à un an des Jeux Olympiques. "La poursuite des travaux de raccordement des eaux usées et la livraison de nouvelles infrastructures destinées au traitement des eaux de pluie permettront d’améliorer encore sensiblement la qualité de l’eau et, au final, d’assurer la bonne organisation des épreuves."

Des travaux d'ampleur pour s'assurer de la qualité de l'eau

Car pour rendre la Seine baignable, l’Etat et les collectivités locales mènent actuellement des travaux d’ampleur. C'est le cas à Valenton dans le Val-de-Marne et à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis où deux unités de désinfection des eaux usées viennent d'être mises en service. Et à quelques pas de la gare d'Austerliz où un immense bassin de 50m de diamètre et de plus de 30m de profondeur est en cours de construction. D'ici quelques mois, il sera en mesure de stocker plus de 50 000 m3 d’eau, soit l’équivalent de vingt piscines olympiques et "permettra de mieux appréhender les épisodes météorologiques exceptionnels, en évitant les déversements d’eaux usées dans la Seine en cas de fortes pluies", selon la préfecture.

Autres chantiers d'envergure : le raccordement au tout-à-l’égout de l'ensemble des péniches et la vérification des branchements sauvages de particuliers. Sur les 23 000 branchements à la Seine recensés, un quart a déjà fait l'objet d'inspections. L'objectif est d'en vérifier 6000 de plus d'ici les Jeux Olympiques.

Pour "améliorer la conformité des branchements d’assainissement et améliorer la qualité des eaux rejetées dans la Seine", le département du Val-de-Marne va lancer de son côté deux grands chantiers pour un coût total de 48 millions d'euros. Le premier doit débuter d'ici quelques jours à Fresnes où des communications entre les canalisations d’eaux usées et d’eaux pluviales ont été constatées. Les branchements sur ce réseau des particuliers sont aussi à reprendre.

En effet, 88% des enquêtes de conformité réalisées chez les usagers ont révélé des non-conformités structurelles des branchements mais aussi des dysfonctionnements liés à une mauvaise séparation des effluents. L'autre chantier concernera les communes de L’Haÿ-les-Roses et de Chevilly-Larue. Il s'agira là encore d'améliorer la conformité des branchements d’assainissement.

Si jamais des problèmes persistaient, les organisateurs des épreuves olympiques prévoient d'ores et déjà de pouvoir reporter certaines compétitions soumises aux aléas météorologiques pour "offrir aux athlètes les meilleures conditions possibles".

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