A Paris, sa banlieue, et dans toute la France, des fidèles se sont rassemblés malgré le confinement pour demander la levée de l’interdiction de la célébration des offices dans les lieux de culte.

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« Désarroi », « incompréhension », « injustice », les catholiques d’Île-de-France ne manquent pas de qualificatifs pour décrire leur sentiment face à l’interdiction de la célébration des messes en cette (nouvelle) période de confinement.

Ils n’hésitent pas à faire savoir leur mécontentement. Des centaines de fidèles se sont rassemblés ces derniers jours - à travers Paris, sa banlieue, et même dans d’autres villes de France - pour demander à ce que les offices puissent être de nouveau célébrées dans les lieux de culte. Un phénomène presque inédit dans une période où les rassemblements doivent être limités.
Ils organisent, parfois, des messes « improvisées » avec chants et prières, comme à Versailles la semaine dernière, ou encore vendredi devant l’église Saint-Sulpice, dans le VIème arrondissement de Paris.
 

De nouvelles réunions de fidèles doivent avoir lieu aujourd’hui à Bois-Colombes (dans les Hauts-De-Seine), et à Versailles, sur le parvis de la cathédrale Saint-Louis. Fabien Bouglé, conseiller municipal d'opposition (Divers Droite), appelle également à rejoindre le mouvement dès 17 heures sur le parvis de la cathédrale Saint-Louis. Un autre rassemblement devait avoir lieu, une nouvelle fois, devant l’église Saint-Sulpice, mais il a été annulé.

« Sommet de la vie chrétienne »

Depuis la mise en place d’un nouveau confinement, la célébration des offices religieuses par les prêtres est interdite à l'exception des cérémonies funéraires. Les églises demeurent néanmoins ouvertes pour les prières « individuelles » ainsi que pour plusieurs sacrements, notamment la confession, tout cela dans le respect des normes sanitaires imposées par le gouvernement.

« On ne comprend pas et on trouve ça scandaleux et injustifié », affirme un couple de fidèles, interrogés par France 3 Paris Île-de-France. « On va à la messe tous les dimanches et on voit que toutes les précautions [sanitaires] sont prises (…) on considère que c’est une atteinte aux libertés fondamentales », poursuivent-ils.

« La messe, c’est l’intimité avec le Christ (…) Pendant la messe, il y a la réception de l’eucharistie, qui constitue le sommet de la vie chrétienne. Par conséquent, nous enlever la messe, c’est porter atteinte à notre foi », confie une dame, sortant de l’église Saint-Lambert, dans le XVème arrondissement. « Sine dominico, non possumus », ajoute un autre fidèle reprenant une expression en latin (datant de l’antiquité) qui, une fois traduite, donne : « Sans le dimanche [le jour du Seigneur et la réception de l’Eucharistie], nous ne pouvons pas vivre ». 

Quelle pratique du culte ?

D’autres fidèles tiennent des propos plus mesurés. « Je comprends le sentiment d’injustice, mais il faudrait peut-être procéder à une réorganisation du cérémonial catholique en ce qui concerne la communion (…) En Italie, par exemple, les fidèles restent à leur place et les prêtres se déplacent eux pour donner la communion », estime une autre fidèle. 

Au sein du monde politique, l’incompréhension vis-à-vis de l’interdiction célébration des offices se fait également sentir, comme l’a montré au début du mois le député du Vaucluse Julien Aubert (LR). « On peut être ici [dans l’hémicycle de l’assemblée nationale] 200, pendant 3h, séparés d'1 siège mais pas 50 pour prier 1h dans une église, une synagogue séparés du même siège. Si vous voulez que le confinement amène un esprit de civisme, les règles doivent être justes, équitables et justifiées par un risque sanitaire », avait-il écrit sur Twitter.
  Le ministre de l’Intérieur, également ministre des Cultes, Gérald Darmanin a de son côté publié vendredi sur son compte Twitter « un message adressé aux croyants » sur la pratique du culte pendant le confinement. Il a estimé que les prières de rue sont contraires aux lois de la République et qu'il recevra les représentants des cultes demain.
 
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