Régionales 2021 en Île-de-France : ce qu’il faut retenir du grand débat entre les principaux candidats

Retrouvez les temps fort du débat entre les candidats aux élections régionales des principales listes en Île-de-France de ce mercredi 9 juin sur France 3 Paris Ile-de-France. Les élections auront lieu les 20 et 27 juin prochain.

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À moins de deux semaines du premier tour des régionales 2021, un débat a eu lieu avec les six principaux candidats. 

Valérie Pécresse (Libres, Les Républicains et UDI), Audrey Pulvar (PS), Julien Bayou (EELV-Génération.s), Clémentine Autain (LFI-PCF), Laurent Saint-Martin (LREM) y ont participé. Seul Jordan Bardella (RN) n'a pas souhaité être présent. Il a été remplacé par Wallerand de Saint-Just, tête de liste du parti dans les Hauts-de-Seine.

 REPLAY. Regardez le grand débat organisé par France 3 Paris Ile-de-France et France Bleu Paris. Un débat avant le premier tour présenté par Marlène Blin et William Van Qui.

Crise sanitaire : comment relancer l'économie ?

Premier thème abordé : la relance de l'économie. Valérie Pécresse (Libres, Les Républicains et UDI) veut axer sa politique autour de trois priorités : les petites entreprises, les demandeurs d'emplois et la jeunesse. Elle veut également effacer toutes les dettes des entreprises aidées par la région.

Clémentine Autain (LFI-PCF), veut, elle, aider les petites et moyennes entreprises via un fond de résilience. Elle souhaite par ailleurs supprimer les aides aux grandes entreprises qui licencient et redistribuer cette manne au profit des entreprises de l'économie sociale et solidaire.

Julien Bayou (EELV-Génération.s) souhaite créer 200 000 emplois via la transition écologique, un investissement qu'il estime à 3 milliards d'euros. Son concurrent de LREM, Laurent Saint-Martin, propose lui de créer un fond participatif où pour chaque euro versé par les épargnants, la même somme serait versée par la région. Ce fond serait destiné aux commerçants franciliens.

Audrey Pulvar (PS), souhaite la création d'une Banque publique régionale d'investissement pour soutenir la reconversion écologique et l'emploi local et la création d'une vice-présidence à l'économie sociale et solidaire.

Enfin, Wallerand de Saint-Just (RN), propose aussi la création d'une telle banque sans préciser l'étendue de son action.

L'avenir de la jeunesse

Parmi les propositions des différents candidats sur ce thème : la création d'un RSA jeune porté par Julien Bayou. Ses concurrentes à gauche, Clémentine Autain et Audrey Pulvar, affirment que c'est à l'État d'ouvrir le RSA aux jeunes et non à la région d'apporter des financements. Alors que la candidate LFI-PCF veut rendre gratuites les cantines, celle du PS veut une aide de 150 euros mensuelle temporaire pour les 100 000 jeunes les plus en difficulté.

Laurent Saint-Martin veut, lui, un revenu temporaire d'urgence de 500 euros par mois pour les jeunes les plus en difficulté financière. Et Valérie Pécresse une aide conditionnée à un engagement de formation. Enfin, Wallerand de Saint-Just veut la création d'un fond pour aider les jeunes à créer une entreprise.

Les transports

Mesure très discutée : la gratuité totale dans les transports défendue par Mme Pulvar. Attaquée sur la faisabilité de cette mesure, elle répond qu'elle ne sacrifierait pas le budget investissement et qu'une taxe sur le transport routier de marchandise serait créée.

Sa rivale, Mme Autain, souhaite la gratuité mais seulement pour les moins de 25 ans et les bénéficiaires dans minimas sociaux et combattre la privatisation des transports en commun quand M. Bayou veut favoriser l'intermodalité et investir particulièrement dans les transports du quotidien.

Autre thème abordé, la sécurité dans les transports. Mme Pécresse a défendu son bilan et la création d'une police régionale des transports ainsi que la pose de 30 000 caméras de surveillance. M. Saint-Martin veut, lui, 500 agents de plus et favoriser fortement la coopération entre les équipes existantes.

De son côté, M. de Saint-Just propose deux agents armés à chaque gare de RER, soit 1 000 personnes de plus.

Quelle place pour le vélo ?

Sur ce thème, Julien Bayou a proposé la création de 1 700 km de pistes cyclables et souhaite offrir un vélo à chaque lycéen. Audrey Pulvar veut réduire la place de la voiture dans la région (sans la supprimer précise-t-elle) pour favoriser les autres mobilités quand Clémentine Autain veut investir massivement dans la création de pistes cyclables.

Valérie Pécresse a défendu la création du RER Vélo (le projet de pistes cyclables le long des voies du RER) et affirme vouloir consacrer 300 millions d'euros à ce projet durant la prochaine mandature. Sur ce point, son bilan a été soutenu par Wallerand de Saint-Just.

Les réactions suite au débat

Suite au débat, les soutiens des différents candidats se sont exprimés sur les réseaux sociaux. Le député LFI de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud a ainsi estimé que le débat a démontré "une fois de plus que Clémentine Autain est, à gauche, la seule candidate crédible, rassembleuse, d'expérience" : "La seule à porter une vision cohérente pour transformer l'Ile-de-France, pour une gauche sincère, une écologie populaire et un choc de solidarité".

Benoît Hamon, conseiller régional Génération.s, ancien ministre et candidat du PS à l'élection présidentielle de 2017, a lui rappelé son soutien à Julien Bayou : "C'est sérieux, c'est clair et l'écologie c'est urgent".

David Assouline, sénateur socialiste de Paris, a mis en avant une performance "claire et juste" de la part d’Audrey Pulvar.

Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté et candidate LREM à Paris pour les régionales, a félicité Laurent Saint-Martin après "un excellent premier débat pour notre région" : "Vision, engagement, idées, travail, fidélité au Président Emmanuel Macron".

Du côté de Libres, Alexandra Dublanche, vice-présidente de la Région, a rappelé son soutien à Valérie Pécresse après le débat.

Quant au RN, Wallerand de Saint-Just a plaidé pour "une nouvelle politique, une alternative à Valérie Pécresse et à sa liste Macron-compatible" : "En matière de sécurité mais également de santé, Jordan Bardella a pour principal souci de faire de l'Île-de-France une Région qui protège".

Quelques polémiques avant les élections

Jusqu'à présent, la campagne s'est passée sans heurts entre les candidats. À noter quelques polémiques à gauche comme celle des affiches des Verts qui présentaient des personnes d'un certain âge avec le commentaire suivant : "Les boomers, eux, ont prévu d'aller voter."

Une autre polémique a eu lieu entre Audrey Pulvar et Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, qui l'a accusé de "diffamer la police". Fin mai, elle avait expliqué son choix de ne pas participer à la manifestation des policiers et eu ces propos : une manifestation "soutenue par l’extrême droite, à laquelle participe un ministre de l’Intérieur, qui marche sur l’Assemblée nationale pour faire pression sur les députés en train d’examiner un texte de loi concernant la justice, c’est une image qui pour moi était assez glaçante". Après des menaces de dépôt plainte des deux côtés, une rencontre devait avoir lieu entre les deux protagonistes (elle n'a, à ce jour, pas été organisée).

Enfin, plus récemment, Jordan Bardella, a annoncé le dépôt d'une plainte pour diffamation contre Valérie Pécresse. Dans une série de publications sur Twitter, le compte de campagne de la présidente de la région Île-de-France dénonce la présence sur les listes de Jordan Bardella de plusieurs personnes ayant tenu, selon l’équipe de Valérie Pécresse, des propos haineux sur les réseaux sociaux.

Valérie Pécresse favorite en Île-de-France

Selon notre récent sondage Ipsos Sopra/Steria pour France Télévisions et Radio France, Valérie Pécresse confirme son avance dans les intentions de vote. Elle récolterait ainsi 34% suffrages au premier tour, loin devant le Rassemblement national (18%) et les trois listes de gauches situées entre 10 et 12%, comme celle de LREM.

Au second tour, elle domine également, quelle que soit l'hypothèse étudiée par l'institut de sondage.

Ainsi, elle serait élue avec 37% des voix en cas de quadrangulaire face à une liste de gauche, la liste LREM et celle du RN. Dans le scénario d'une triangulaire contre une liste de gauche et celle du RN, elle récolterait même 48% des suffrages.

En Ile-de-France, en tout onze candidats sont en lice pour briguer la présidence de la région : Valérie Pécresse (Libres, Les Républicains et UDI), Audrey Pulvar (PS), Julien Bayou (EELV-Génération.s), Clémentine Autain (LFI-PCF), Laurent Saint-Martin (LREM), Jordan Bardella (RN), Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), Eric Berlingen (UDMF), Victor Pailhac (REV), Fabiola Conti (Volt) et Lionel Brot (France démocratie directe).

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