Nager dans la Seine et dans la Marne n'est plus une promesse. 24 sites viennent d'être sélectionnés pour accueillir entre 2022 et 2025 des bassins de pleine eau. Défi de taille : assainir l'eau pour se baigner en toute sécurité.
Barboter dans l'eau au pied de la Tour Eiffel. Faire quelques longueurs devant le théâtre du Châtelet. Ou encore piquer une tête à Villeneuve-le-Roi dans le Val-de-Marne. Ces projets un peu fou, qui ressemblent à une vieille promesse de Jacques Chirac, devraient bientôt se réaliser. 24 sites de baignade ont été retenus en Ile-de-France dont cinq au coeur de la capitale. Trois autres sont en projet en Seine-Saint-Denis. Premières baignades prévues dès 2022.
Parmi les sites retenus par les collectivités franciliennes :
5 sites se situent à Paris (Pont neuf dans le 1er arrondissement, l'Allée au bord de l'eau et le Trocadéro dans le 16e, le Châtelet dans le 4e et le Pont de Bercy dans le 13e).
3 sites sont envisagés dans les Hauts-de-Seine : Quai Alphonse Gicquel, Boulevard Belle-rive et Boulevard Roosevelt à Rueil-Malmaison.
4 zones de baignade ont été déterminés pour la Seine-Saint-Denis : le parc de loisirs nautiques, la berge ouest du parc départemental et le village olympique et paralympique de l'Ile-Saint-Denis; le chemin de halage d'Epinay-sur-Seine.
Dans ce département, trois autres lieux sont à l'étude : le parc départemental du Sausset à Aulnay-sous-Bois, le parc départemental de la Bergère à Bobigny et le parc départemental Georges Valbon à La Courneuve.
Avec 11 sites, le Le Val-de-Marne est le département le mieux doté. Sont retenus la grève entre Ivry-sur-Seine et Vitry-sur-Seine, le port à l'anglais et le quai Jules Guede à Vitry-sur-Seine. Également le quai des Gondoles et le parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi, le chemin de halage à Orly, le quai de halage à Villeneuve-le-roi. Villeneuve Saint-Georges, Saint-Maurice, Saint-Maur-des-Fossés, Champigny-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Chelles devraient aussi bientôt accueillir des bassins de pleine eau.
Dans l'Essonne, un seul site a été retenu : le port de Viry-Châtillon.
L’objectif des collectivités est de rendre accessible ces sites dès 2022 pour la Marne, puis la Seine en 2025. Ce qui n’empêchera pas les épreuves de natation en eau-vive des JO de Paris 2024 de se dérouler normalement, les normes sanitaires étant moins strictes que pour la baignade du grand public.
Paris 2025... Et si on rêvait un peu ce matin....
— Célia Blauel (@Celia_Blauel) 18 octobre 2018
La baignade en #Seine: un catalyseur pour protéger notre ressource en eau si fragile, un pas de plus vers la ville durable! #Climat #transitionécologique pic.twitter.com/24iUEUqFnM
L'assainissement de l'eau devrait coûter plus de 1,2 milliards d'euros
Le défi, c'est de dépolluer l’eau de la Seine dans l’ensemble de l'Ile-de-France. Ce plan d'assainissement des eaux est estimé à plus de 1,2 milliard d’euros. Car il faut mettre aux normes européennes le système de traitement des eaux.Plus de 80% du total estimé recouvre ainsi des coûts inhérents à la "reconquête de la qualité environnementale". Il s’agit de réaliser des travaux de mise en conformité de la collecte des eaux usées (création de réseaux, correction des mauvais branchements), de zonage pluvial, de création de réseaux d’assainissement à quai et raccordement des bateaux et établissements flottants, d’ouvrages de régulation et d’optimisation du réseau d’eaux usées. Le gros des investissements se situe dans le Val-de-Marne.
Alors qu’à la fin des années 80, 20 millions de m3 d'eau de pluie polluées se déversaient chaque année dans la Seine, aujourd'hui il n’en reste plus que deux millions. Il s’agit de parcourir « le dernier kilomètre » pour reconquérir pleinement la qualité de l’eau telle qu’elle est prescrite par le droit européen.
L'autre difficulté à résoudre avant ces ouvertures : concilier ces zones de baignade avec la navigation et l'activité des ports industriels. Dans les années à venir, les maires d'autres communes pourront proposer des sites supplémentaires qui pourraient être retenus en fonction de la faisabilité technique.