La maire de Paris s'est engagée à organiser certaines épreuves des Jeux Olympiques de 2024 dans le fleuve, mais aussi à ouvrir des espaces de baignade aux Parisiens à l'issue de la compétition. L'accès au public pose encore des problèmes à résoudre d'ici sept ans.

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« Ce n’est pas une promesse, c’est un engagement. » Il y a un an, invitée de la matinale de France Inter, Anne Hidalgo créait la surprise en annonçant que la baignade dans la Seine était une part intégrante de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024.


Un serpent de mer


A présent que la capitale est assurée d’être l’hôte des festivités, rétropédaler, comme a pu le faire Jacques Chirac après avoir promis en 1988 de faire trempette  « d’ici cinq ans » dans le fleuve, sera difficile. La Seine doit donc accueillir les épreuves de triathlon (1,5 km dans sa partie natation) et les 10 km de nage en eau libre.



Mais pas que. Autre volet de « l’engagement » municipal : l’accès des Parisiens à la natation fluviale donnée en « héritage » des Jeux. La qualité de l’eau à Paris s’est grandement améliorée depuis les années 1970, en témoignent l’ouverture des bassins de la Villette et la tenue d’événements sportifs comme la Fluctuat ou le triathlon de Paris. Mais pour pouvoir l’ouvrir au public, il reste encore de nombreux paramètres à améliorer.

La réduction de la pollution chimique a été l’un des grands combats menés ces dernières années. « Les pollutions physico-chimiques [issues notamment des activités agricoles et industrielles, NDLR] sont globalement maîtrisées », annonçait dès 2010 Pascal Maret, directeur à l’Agence de l’eau Seine-Normandie, au journal La Croix. Aujourd’hui, le risque est plutôt lié à une contamination bactériologique.


E. Coli, entérocoques et compagnie


La baignade en eau libre, mer ou cours d’eau, présente la possibilité d’exposition à des bactéries ou virus. Les deux ennemis publics couramment désignés sont l’Escherichia Coli et les entérocoques intestinaux, responsables de pathologies de type gastro-entérite dans leur forme la plus commune.

Concrètement, ce sont deux « germes indicateurs de contamination fécale », explique Sylvie Drugeon, ingénieure environnement à l’Agence Régionale de Santé (ARS), responsable de certains contrôles sur les lieux de baignade en Île-de-France. Leur présence à des seuils supérieurs à la norme fixée pour les autorités sanitaires indique la possibilité de présence d’autres bactéries ou virus responsables de pathologies plus nocives : septicémies, hépatite A ou leptospirose, maladie dite « des égoutiers » liée à la présence de cadavres de rongeurs.


La présence de ces germes est généralement liée à une contamination par eaux usagées, débordement des eaux ruisselantes de la ville ou des stations d’épuration. Le projet d’assainissement de la ville passe par des aménagements de ces infrastructures et des contrôles réguliers en amont du fleuve.

Une baignade en environnement restreint


Même si la qualité de l’eau se révélait satisfaisante dans sept ans, la baignade devrait être limitée à des espaces circonscrits, à l’image du bassin de la Villette. Neuf sites sont actuellement à l’étude pour les accueillir. Car « le plus grand risque lié à la baignade, c’est la noyade », tient à rappeler Sylvie Drugeon.


L’ouverture de  la baignade du public implique le déroutement du trafic fluvial. Lors d’événements sportifs ponctuels, les associations organisatrices en font la demande auprès de la préfecture. La mise en place d’un espace de baignade pérenne impliquerait une organisation spécifique pour éviter des accidents.

Reste qu’en l’état, « la qualité de l’eau de la Seine n’est pas baignable », recadre Sylvie Drugeon. Elle le sera peut-être en 2024. Le succès rencontré par les bassins ouverts pour l’été au Canal de l’Ourcq montre que nombre de Parisiens sont prêts à faire le plongeon dans son eau. Mais pas encore à la consommer, n’en déplaisent aux Inconnus et à leur fameuse « Seinoise ».



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