Alors que "d’importantes" retombées économiques sont promises par le COJO et le Centre de droit et d'économie du sport (CDES), commerçants et restaurateurs ne cachent pas leur inquiétude sur la période de mise en place de la zone “grise” de sécurité (SILT) du 18 au 26 juillet, en amont de la cérémonie d'ouverture des JO.
"Oui fatalement, nous nous attendons à ce qu’il y ait un impact économique sur notre activité", se désole Michel Hugot, commerçant du marché aux fleurs Elizabeth-II, sur l'île de la Cité dans le 4e arrondissement de Paris. À partir du 18 juillet, il se retrouvera au sein du périmètre de protection anti-terroriste, dit "SILT", établi jusqu'au jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet.
"Moi qui travaille dans le quartier, je n'aurai pas de problèmes à obtenir un QR code [ou "Pass Jeux", ndlr]. Mais je n'aurai pas la possibilité de justifier, de faire une réservation pour que mes clients puissent venir sur le marché", précise-t-il.
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Je n'aurai pas la possibilité de faire une réservation pour que mes clients puissent venir sur le marché
Michel Hugot, commerçant du marché aux fleurs Elizabeth-IIà France 3 Paris Île-de-France
"Nous n'avons pas beaucoup d’information"
L'accès à ce périmètre de protection "anti-terroriste" devra se faire sur présentation d'un justificatif, soit un billet pour les épreuves, ou un QR code, aussi appelé "pass Jeux". Chaque visiteur devra donc faire la demande, en ligne, de ce laissez-passer numérique pour ses déplacements au sein de ce périmètre de protection "SILT", mis en place par la préfecture de Police de Paris. Une zone "grise" qui s'étend le long de la Seine et de ses abords immédiats, englobant le jardin des Tuileries, l'île de la Cité ou encore l'île Saint-Louis.
"Apparemment, nous devrons être fermés le jour de la cérémonie d'ouverture. Mais nous n'avons pas beaucoup d’information, s'agace Nathalie Nouaille, membre de l’association des commerçants du marché aux fleurs Reine Elizabeth-II. Nous ne savons pas si nous pourrons être ouverts, ou fermés. Nous ne savons rien du tout".
Nous ne savons pas si nous pourrons être ouverts, ou fermés. Nous ne savons rien du tout
Nathalie Nouaille, membre de l'association des commerçants du marché aux fleurs Reine Elizabeth-IIà France 3 Paris Île-de-France
Comme d'autres, elle espère avoir plus d’informations de la préfecture de Police de Paris durant ce mois de juin. "Nous aimerions savoir comment cela se passera pour nous au marché aux fleurs, mais apparemment pas très bien", finit-elle par conclure.
Un "manque de clarté" pour les restaurateurs
Au cœur du périmètre, les restaurateurs expriment aussi leur réticence face à un dispositif "trops compliqué", comme sur l'île Saint-Louis, où lorsqu'on évoque le sujet, c'est le "le manque de clarté" et d'informations qui surgit, à seulement deux mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.
Un Américain qui vient du fin fond du Texas ne va pas penser à nous téléphoner parce qu'il va venir manger ici dans quatre heure
Stéphane, gérant de la brasserie Le Raynouà France 3 Paris Île-de-France
"Un Américain qui vient du fin fond du Texas ne va pas penser à nous téléphoner parce qu'il va venir manger ici dans quatre heure. Ici, il passe devant, et comme c'est joli, il s'y arrête", tonne Stéphane, gérant de la brasserie Le Reynou, sur le quai de la Mégisserie, dans le 1er arrondissement de Paris. "Il y a des commerces dans cette zone, donc laissez-nous travailler !"