L'épidémie de la Covid-19 est en baisse en Île-de-France avec un taux d'incidence en dessous de 200. Selon le docteur Benjamin Davido, il faut poursuivre la vaccination pour aborder l'automne "dans les bonnes conditions".
La tendance est encourageante. Sur l'ensemble de la région, le taux d'incidence est inférieur à 200 pour 100 000 habitants (pour la semaine du 16 au 22 août), en baisse depuis plusieurs semaines. Par département, seuls le Val d'Oise et la Seine-Saint-Denis présentent un taux d'incidence supérieur à ce chiffre (201 et 218). Emmanuel Macron avait fixé ce seuil d'alerte pour prendre des mesures locales pour freiner l'épidémie.
Trois questions à Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP de Garches), pour qui ces chiffres représentent une bonne nouvelle.
Est-ce efficace d'obliger les employés à se faire vacciner ?
Avec le variant Delta, y compris chez les non-vaccincés, il y a un doublement des hospitalisations. Il faut vacciner largement, y compris les plus jeunes, avec une moyenne d'âge qui est de deux ans inférieure à celle des autres variants. Ce pass sanitaire est la meilleure chose pour propulser la dynamique de vaccination. Ces employés qui travaillent, au même titre que les soignants, vont aller se rendre à des spectacles, à des restaurants, des lieux de villégiature. Je pense que c'est une bonne chose.
La justice administrative a suspendu le pass sanitaire dans les centres commerciaux des Yvelines et de l'Essonne. Y a-t-il des limites à l'usage du pass sanitaire ?
Le pass sanitaire est un objet qui est transitoire. La vraie question est de savoir si un jour, on ne va pas bifurquer sur un pass vaccinal et finalement, plus de pass. A un moment, il y aura tellement de gens vaccinés que le contrôle du pass sera probablement ostentatoire. Il y a des limites mais quand vous regardez la métropole et les territoires d'Outre-mer, le pass sanitaire et la vaccination plus largement, ont une excellente vertu contre le confinement. Il faut s'en féliciter.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, n'exclut pas une prolongation du pass sanitaire au-delà du 15 novembre. Qu'en pensez-vous ?
On voit une diminution des contaminations, y compris en Île-de-France. La prochaine étape, cela va être d'observer une diminution des hospitalisations avec, je l'espère, un pic dans les prochains jours, et de pouvoir embrayer sur un automne dans les bonnes conditions, parce que l'on sait que c'est la saison propice aux infections respiratoires. Le virus est présent sur l'ensemble du territoire. Que l'on soit jeune ou âgé, comorbide ou non, le virus peut frapper n'importe qui.