Fermeture des écoles, vaccination : les annonces d'Emmanuel Macron pour l'Île-de-France

Alors que les chiffres concernant l'épidémie de la Covid-19 sont au rouge dans la région, le président de la République, Emmanuel Macron, s'est adressé aux Français ce mercredi soir à 20 heures. Voici les mesures annoncées.

"Si nous savons dans les prochaines semaines nous organiser, alors nous verrons le bout du tunnel", a indiqué le chef de l'Etat dans son allocution ce mercredi 31 mars qui a souhaité "la mobilisation de chacun pour le mois d'avril où beaucoup se joue".

Après avoir rappelé les trois principes qui guident les décisions concernant les restrictions de liberté liées à l'épidémie (la sécurité, l'équilibre, la responsabilité), il a déclaré que les mesures appliquées dans les 19 départements à mesures renforcées seraient étendues à toute la France. 

Par ailleurs, les déplacements entre les régions seront autorisés durant le week-end de Pâques avec une tolérance avant l'application des limitations de déplacements instaurés pour quatre semaines sur tout le territoire. "Qui souhaite changer de région pour aller s'isoler pourra le faire durant ce week-end de Pâques". "Les Françaises et les Français de l'étranger qui veulent rentrer en France pourront aussi le faire à tout moment", a-t-il annoncé sans préciser si cette mesure s'appliquera aux zones déjà concernées par les mesures renforcées.

Il a aussi voulu donner un horizon : "Dès la mi-mai, nous recommencerons à ouvrir avec certaines règles strictes. Nous autoriserons, sous conditions, l'ouverture de terrasses et nous allons bâtir, entre la mi-mai et le début l'été, un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport loisir, l'événementiel, nos cafés et restaurants", a assuré le chef de l'Etat.

Les écoles fermées pendant 3 semaines

Pour les Franciliens, les nouvelles annnonces concernent surtout l'éducation. Premièrement, les crèches, les écoles, les collèges et les lycées seront fermés pendant trois semaines (dont deux pendant les vacances). Ensuite, les vacances scolaires de printemps sont unifiées sur tout le territoire. "La rentrée aura donc lieu pour tous le 26 avril", a ajouté Emmanuel Macron.

"Cela signifie que la semaine prochaine, les cours pour les écoles, collèges et lycées se feront à la maison, sauf pour les enfants des soignants et de quelques autres professions qui seront accueillis, de même que les enfants en situation de handicap", a-t-il détaillé.

Les étudiants pourront continuer à se rendre à l'université une journée par semaine. Ainsi, le 26 avril, les élèves de maternelle et de primaire pourront faire leur rentrée. Une semaine plus tard, le 3 mai, ce sera au tour des collégiens et lycéens.

"La fermeture de l’école devenait inévitable", expliquait ce matin chez nos confrères de franceinfo Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis, ajoutant que "Jean-Michel Blanquer a été dans le déni, a manqué de clarté, de transparence (…) sur la réalité de ce à quoi nous sommes confrontés dans les écoles". Cela a "conduit à une forme de défiance de la part de la communauté éducative", insiste l’élu.

Vaccination étendue

Autre annonce très attendue : le calendrier de vaccination. Elle sera étendue à tous les plus de 60 ans le 16 avril et à tous les plus de 50 ans le 15 mai.

Les personnes de moins de 50 ans suivront mi-juin et "d'ici à la fin de l'été, tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent pourront être vaccinés", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une allocution télévisée.

Suivra "à partir de la mi-juin (...) l'ensemble des Français de moins de 50 ans", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une "stratégie spécifique sera par ailleurs prévue pour toutes les professions les plus exposées, en particulier nos enseignants, mais aussi nos forces de l'ordre et plusieurs autres".

"Au total, 250 000 professionnels, médecins, pharmaciens, sapeurs pompiers, infirmiers, vétérinaires, sont aujourd'hui prêts à contribuer à ce grand effort national", a assuré le chef de l'Etat qui veut porter à 10 000 lits le nombre de places en réanimation.

"Il faut avoir une stratégie territorialisée, adaptée à la situation des territoires", a estimé Stéphane Troussel.

Le télétravail généralisé

"Pour les salariés, commerçants, les indépendants, les entrepreneurs et les entreprises, tous les dispositifs actuellement en vigueur seront prolongés", a-t-il annoncé.

Selon lui, une attention particulière doit être portée au télétravail, "sans doute la mesure la plus efficace", et doit être "systématisé".

La liste des magasins fermés ne sera pas modifiée en Île-de-France. Elle sera étendue à l'ensemble des départements de métropole.

Tensions dans les hôpitaux franciliens

La situation dans de nombreux départements français s'est aggravée ces dernières semaines. Les huit départements franciliens ont un taux d'incidence très élevé au 26 mars : 534,1 à Paris, 693,3 dans le Val-de-Marne, 533,7 dans les Hauts-de-Seine, 550 dans les Yvelines et monte jusqu'à 712,4 en Seine-et-Marne, 782,7 en Seine-Saint-Denis et 805 dans le Val d'Oise.

À l'hôpital, les établissements sont sous une très forte tension. Le nombre de malades en réanimation a grimpé à 5 072, au-delà des capacités hospitalières normales et du pic de la deuxième vague de novembre.

En comptant les malades du Covid et les autres, près de neuf lits de réanimation sur 10 (6 833 sur 7 665 à la date du 26 mars) sont actuellement occupés en France, selon le ministère de la Santé qui précise que "la montée en charge des capacités se poursuit dans toutes les régions". En Île-de-France, les services de réanimation sont au complet avec 1 484 personnes hospitalisées.

Selon les projections de l'AP-HP, dans trois semaines, ce sont 3 470 personnes qui pourraient être hospitalisées en service de soins critiques, soit plus du double, dans le cas d’un confinement strict annoncé jeudi 1er avril, rapporte franceinfo.

"L’AP-HP a pris l'hypothèse la plus pessimiste pour réaliser son modèle. Leurs chiffres sont probablement surestimés, mais juste un peu surestimés", estime néanmoins Jean-Stéphane Dhersin, modélisateur à l’Institut national des sciences mathématiques dans le même média.

On risque d’atteindre la troisième vague pic de l’épidémie "dans 7 à 10 jours", a estimé le ministre de la Santé Olivier Véran chez nos confrères de RTL ce jeudi matin.

Les écoles dans le viseur

La maire de Paris Anne Hidalgo avait demandé mercredi la fermeture des écoles dans la capitale, au vu de la situation sanitaire "très grave" et de la "désorganisation très grande" dans les établissements. Elle avait indiqué sur BFMTV et RMC qu'"environ 20 000 élèves" n'étaient aujourd'hui "pas en classe soit parce qu'ils sont malades, soit parce que les classes sont fermées", celles-ci étant au nombre de 850.

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR) a regretté que sa proposition d'avancer les vacances, faite "il y a huit jours" n'ait "pas pu être retenue plus tôt".

Depuis lundi, un seul cas de Covid justifiait la fermeture d'une classe dans les régions les plus touchées par l'épidémie.

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