Vert ou rouge, un déconfinement à deux vitesses selon la couleur du département

La couleur de l'Île-de-France ne fait guère de doutes. Elle devrait être rouge. Edouard Philippe l’a annoncé, le déconfinement sera adapté à la situation de chaque département en fonction d'indicateurs sanitaires. Une première carte sera publiée ce soir, à titre indicatif.

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Paris et tous les départements d'Île-de-France sont au rouge au vue de la situation épidémiologique de la région. Une première carte a été publiée par le ministère de la Santé jeudi 30 avril mais à titre indicatif. Il faudra attendre la carte "officielle" du 7 mai pour connaître la couleur de son département. Une sorte de passeport du déconfinement.
 

Vert ou rouge, quels sont les critères?

Vert, le département sera largement déconfiné, rouge, le déconfinement sera très encadré.

Le déconfinement sera différencié selon les territoires, "ceux où il y a un risque plus élevé d'épidémie et de saturation des hôpitaux, et ceux où l'épidémie a été assez peu intense", comme l'a affirmé Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Le classement en rouge ou vert est effectué selon 3 critères.

► Le premier facteur : le taux de cas nouveaux sur une période de sept jours, une des données qui permet d'évaluer si le coronavirus circule toujours activement.
► Le deuxième facteur : la capacité hospitalière à accueillir des malades en réanimation notamment.
► Le troisième facteur : la capacité d'un territoire à tester les malades du Covid-19 et détecter les personnes potentiellement contaminées.

 Quel déconfinement en zone rouge ?

Du rouge pour Paris, Anne Hidalgo s'y attend. La capitale est l'une des villes la plus touchée par le virus en France. Mardi dernier, la maire a présenté devant le Conseil municipal les premières mesures de déconfinement : port du masque dans l'espace public et dans les transports, crèches et écoles rouvertes sous conditions, développement de voies dédiées au vélo, tests massifs et quatorzaine pour les malades du Covid-19.

L'Essonne, le département de la région pourtant le moins touché par le Covid-19 est également classé en rouge. Les services sociaux du département, comme les Pmi vont rouvrir, les musées départementaux ou les bibliothèques également. Mais "tout n'a pas été tranché", comme l'affirme François Durovray, le président du Conseil départemental de l'Essonne. "Avec le préfèt et les maires, nous essayons de mettre en place un guide du déconfinement à l'attention des villes de l'Essonne pour harmoniser ce que l’on peut faire ou ne pas faire concernant par exemple la réouverture des marchés alimentaires, de la forêt de Sénart, des parcs et des jardins. Il nous faut une ligne claire".

Concernant les collèges, le président du département se dit prêt à une ouverture le 25 mai ou le 2 juin mais selon des critères bien définis : paniers repas, sens de circulation à l'intérieur des établissements, selon les directives de l'Education nationale. En ce qui concerne les écoles. "Cela va être compliqué le 11 mai. On est en train de bâtir un scénario essonnien. On ne pourra pas accueillir tous les élèves. Nous en accueillons déjà certains, les enfants de soignants par exemple. Nous allons élargir à ceux qui en ont le plus besoin, qui sont en difficultés scolaires", détaille François Durovray.

Même son de cloche concernant la Seine-Saint-Denis, le département fortement atteint par le coronavirus ouvrira les écoles et les collèges selon le protocole de l'Education nationale en respectant les règles sanitaires. Selon Stéphane Troussel, président du département :"un million de masques ont été commandés. Ils permettront d'équiper les 87 000 collégiens des établissements publics ou privés du département mais je propose d'accueillir les élèves de façon graduelle et différenciée. Rentreront en premier les élèves en difficulté avant et pendant le confinement ou en situation de handicap puis les enfants dont les parents ne peuvent pas télétravailler. Il faut prendre en compte l'impératif sanitaire et social."

Patrick Septiers, le président du département de la Seine-et-Marne, lui, s'interroge quant à l'ouverture des collèges. "Pour les collèges, si la date est décalée de deux semaines, on peut s’interroger sur la nécessité d’ouvrir ou non les établissements vue la lourdeur de l’organisation, de la logistique comme le transport scolaire et des risques pour la santé. Est-ce bien fondé d’ouvrir pour 2 ou 3 semaines de cours sachant que les collégiens ne viendront qu’une semaine sur 2 ? Il faut trouver des solutions alternatives pour accueillir mais il faut que nous soyons informés assez tôt pour pouvoir s’organiser et ce n'est pas le cas".

"Nous sommes dans le brouillard"

En effet, tous s'accordent sur le manque d'informations et de transparence concernant le déconfinement en zone rouge. "Le gouvernement ne nous a pas dit précisement quelles vont être les contraintes induites par le fait d'être classé en rouge. On ne sait rien. On est dans le brouillard', s'exclame Patrick Septiers. "Nous devrions le savoir le 7 mai. Tard pour s'organiser!"

Stéphane Troussel, le président de la Seine-Saint-Denis réclame plus de transparence de la part de l'Etat. "Les élus locaux que nous sommes, à part des supputations, nous avons que peu d'informations. Je souhaite que d'ici le 7 mai il y ait plus d'échanges et de transparence sur les indicateurs sanitaires de classement. Ensuite, l'Etat doit nous expliquer ce qu'est le déconfinement stricte. Ce n'est pas encore clair".




 
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