La justice a tranché lundi dans l'affaire de la grande roue de la Concorde : la mise en examen de la Ville de Paris pour favoritisme est annulée, tandis que celle du « roi des Forains » Marcel Campion a été allégée. Il reste ceci dit poursuivi pour recel de favoritisme.
La justice aura donc donné partiellement raison à Marcel Campion d’une part, et annulé la mise en examen de la mairie de Paris de l’autre. La Ville était en effet soupçonnée d'avoir favorisé le « roi des Forains », lors du processus d'attribution de l'emplacement de la place de la Concorde pour la grande roue.L’homme d'affaires, de son côté, n'est pour l'heure plus mis en examen pour abus de biens sociaux.
Au cœur de cette affaire : un appel d'offres « infructueux » et un contrat de gré à gré passé entre la mairie et Marcel Campion, dont le manège a été depuis démonté.
Une « responsabilité personnelle » du côté de la mairie ?
Malgré la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, Marcel Campion reste ceci dit poursuivi pour recel de favoritisme, dans cette information judiciaire confiée en juillet 2016 au juge d'instruction Renaud van Ruymbeke.Pour ce qui est de la Ville, la chambre a estimé que les conditions prévues par l'article 121-2 du code pénal, pour envisager la responsabilité pénale d'une ville comme personne morale, n'étaient pas réunies.Les juges d'instruction devraient donc dorénavant « rechercher une responsabilité personnelle au sein de la mairie » selon Me Marie-Alix Canu-Bernard, qui défend Marcel Campion : « Le juge devra désormais entendre Madame Hidalgo (...) et en tirer toutes les conséquences puisqu'un recel ne peut exister sans infraction principale ».