Pour la dix-huitième fois de sa carrière de marathonien, Grégory Mouyen va prendre le départ des 20 km de Paris ce dimanche. Cet athlète handisport aux 177 courses à travers le monde entend une nouvelle fois promouvoir le handicap à travers ce nouveau défi.
Au pied de la Tour Eiffel, ce dimanche 10 octobre se trouvera au départ des 20 km de Paris, "un marathonien pas comme les autres" comme il se définit lui-même. Grégory Mouyen se tiendra prêt à démarrer la 177e course de sa carrière. Victime d’un AVC à la naissance et hémiplégique, il participera à cette nouvelle édition de la course dans la capitale pour "promouvoir le handicap et le dépassement de soi".
Ce Bordelais de 39 ans a effectué sa première course dans la capitale en 2003 et s’apprête donc à parcourir à nouveau les 20 kilomètres de ce qui est devenu avec le temps sa "course de cœur" : "Le décor est magnifique surtout lorsqu’on longe les quais de Seine", sourit-il.
Une passion pour la course à pied transmise par ses parents
La passion de Gregory Mouyen pour la course à pied lui a été inculquée par ses parents. "C’est comme si j’étais tombé dans une marmite étant petit" ironise-t-il. C’est son père, ultramarathonien qui lui transmet le goût pour la course longue distance. Or, cette passion naissante se heurte chez le jeune Grégory aux avertissements de médecins qui lui répètent souvent qu’à cause de son handicap, courir lui sera impossible.
Seulement, à force de persévérance et de confiance en ses capacités, l’enfant de la balle continue ses entraînements et le perfectionnement de ses techniques de course. Ainsi, à 18 ans, il participe à son premier marathon à Athènes. "Je voulais faire le parcours du premier marathon olympique, ça a été le début d’une grande aventure".
Un « globe-runner » à l’assaut des courses les plus exigeantes du monde
Il devient rapidement un habitué des lignes de départ des courses les plus exigeantes du monde. Il traverse le monde pour participer à des semi-marathons, marathons et ultra-marathons, soit des courses de 250 km sur chaque continent. Du Laos à Madagascar, en passant par le désert du Sahara, ce globe-trotter de la course à pied avale les kilomètres sur les 5 continents. cet amoureux du voage allie donc deux de ses passions dans ses aventures sportives.
Enfin, il loue chez bon nombre des autres coureurs une propention au dialogue et à la curiosité à propos du handicap mais également de ses exploits. "Lorsque j’arrive sur les courses et que les gens me voient pour la première fois, ils remarquent d’abord le handicap. Ensuite, à travers nos discussions et notre passion commune pour la course, ils apprennent à me connaître en tant que coureur et également en tant qu’homme", explique-t-il.
« Chaque course est une aventure humaine »
Sa vie est depuis vingt ans rythmée par ses entraînements, ses voyages et sa volonté de se dépasser à chaque course. « J’entreprends chaque course avec l’objectif de la finir, car je souhaite montrer que l’on peut aller au bout de ses rêves malgré les circonstances". Son prochain défi après les 20 kilomètres de Paris, rallier Bordeaux à la capitale, soit 600 kilomètres à pied en 11 jours.
Il sera accueilli à chacune des étapes de son parcours par les édiles des communes traversées avant de terminer par une réception à l’Elysée par la vice-présidente du Sénat. "Le soutien que je reçois à chacune de mes courses montre que c’est avant tout une aventure humaine dans laquelle je m’embarque à chaque fois". Une aventure humaine qui depuis vingt ans permet à Grégory Mouyen de démontrer que malgré les limites qu’impose le corps, la volonté de se dépasser est souvent le moteur de grands exploits.