Le syndicat confirme un "acte 2" de la mobilisation des éboueurs parisiens contre la réforme des retraites, avec un nouvel appel à la grève reconductible à partir de ce jeudi 13 avril.
Alors que les images d’énormes tas de poubelles empilées dans les rues de la capitale ont fait le tour du monde, la CGT de la filière déchets et assainissement de Paris a confirmé ce mercredi sa volonté de mener un "acte 2" du mouvement de grève des éboueurs contre la réforme des retraites. "On repart, parce que pour nous cette réforme des retraites doit tomber, et ce quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel vendredi", a annoncé Régis Vieceli, secrétaire général du syndicat CGT-FTDNEEA, lors d'un point presse.
L’ensemble des travailleurs de la filière de "l’assainissement, du nettoiement, de la collecte des déchets, des centres de tri et des incinérateurs sur Paris et la première couronne" sont appelés à faire grève et à "participer à des actions de blocage", indique le syndicat dans un communiqué.
Le 28 mars dernier, la CGT avait annoncé une suspension du mouvement entamé le 6 mars, faute de grévistes en nombre suffisant, afin de remobiliser ses troupes. "On a travaillé pour ça, on a dû rediscuter avec nos camarades, avec nos collègues dans les ateliers, dans les garages, y compris avec les camarades du privé, et on espère bien avoir un fort taux de grévistes demain (jeudi). Il faut que ce soit plus fort que la dernière fois", a souligné Régis Vieceli lors du point presse de ce mercredi.
"Un mouvement tout à fait inédit dans la filière"
Dans le cadre de la grève des éboueurs parisiens, jusqu'à 10 000 tonnes de déchets ménagers sont restées non ramassées certains jours dans la capitale.
D’après la CGT, la réforme des retraites aurait pour conséquence de reculer de 57 à 59 ans l'âge de départ des éboueurs et conducteurs de benne employés par la Ville de Paris, et de 62 à 64 celui des salariés du privé, alors que "la grande majorité des personnels de la Direction de la propreté et de l'eau (DPE) a une espérance de vie de 12 à 17 ans de moins que l'ensemble des salariés de France".
"On a un mouvement tout à fait inédit dans la filière, on n'a jamais eu une telle intensité de grève. Le mouvement ne faiblit pas. Les éboueurs de Saint-Brieuc sont en grève depuis six semaines", a déclaré de son côté François Livartowski, secrétaire fédéral de la CGT-services publics, faisant toutefois état de "très fortes pressions sur les grévistes de la part des employeurs, avec des menaces et intimidations". La CGT a compté "plus d'une quarantaine de débrayages" dans la filière en France, a ajouté François Livartowski.
Avec AFP.
