Ce vendredi 23 décembre, beaucoup de voyageurs sont contraints de rester à quai, conséquence de la grève des contrôleurs. Alors que le week-end du Nouvel An est également menacé, la direction de la SNCF a fait de nouvelles propositions. Les syndicats doivent donner leur réponse ce vendredi midi.
Au cours d'une réunion avec les syndicats jeudi soir, la direction du groupe a proposé "des mesures complémentaires fortes en faveur de la reconnaissance du métier de chef de bord, de la création de postes, et de la progression de leurs carrières", a indiqué la SNCF dans un communiqué. Les syndicats ont jusqu'à vendredi midi pour se prononcer sur ce nouvel accord.
Près de la moitié des contrôleurs seront en grève ce week-end, provoquant l'annulation d'un train sur trois vendredi, et de deux trains sur cinq samedi et dimanche, surtout des TGV. Mais certains axes seront plus touchés que d'autres comme l'axe Atlantique ou l'axe Nord, avec seulement un TGV sur deux.
Le week-end du Nouvel An est également menacé par une grève, comme l'explique Clément Beaune, ministre chargé des Transports, au micro de franceinfo.
De nouvelles propositions
Parmi les nouvelles propositions de la direction formulées ce jeudi se trouvent notamment la création d'une "ligne métier ASCT" (chef de bord), qui réunit tous les contrôleurs sous la même casquette, a indiqué une source syndicale à l'AFP.
160 emplois supplémentaires devraient également être créés dès 2023, et 40 emplois de plus "dans les trains sensibles". La prime spécifique des contrôleurs passerait par ailleurs de 600 à 720 euros bruts annuels.
Ce jeudi, le gouvernement a mis la pression sur la SNCF afin de mettre fin à la grève, qui pourrait pénaliser 200 000 vacanciers ce week-end. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a demandé aux grévistes "d'entendre la demande légitime des Français de pouvoir retrouver leur famille dans de bonnes conditions".
A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : les clients de la SNCF ont commencé à recevoir des courriels leur proposant un remboursement à 200% en bons d'achat, qu'ils aient pu voyager ou non.
Entre échanges et annulations, quelques places étaient encore disponibles jeudi soir sur les principaux trajets. Mais les trains supprimés ou complets ont poussé de nombreux voyageurs à se tourner vers les autocars, le covoiturage, ou tout simplement leur voiture.
Cette grève est cependant atypique : elle est menée par un collectif informel de chefs de bord organisé sur Facebook et rejetant toute appartenance syndicale. Cette situation met les représentants mal à l'aise : les fédérations CGT-Cheminots et SUD-Rail ont déposé des préavis pour le collectif mais n'appellent pas à la grève.
Roues de secours
Afin de pallier les grèves de train, les compagnies de bus, de covoiturages et de locations de voiture s'imposent comme le "plan B" le plus sûr. L'entreprise allemande Flixbus, spécialisée dans le trajet en car longue distance, a indiqué à l'AFP qu'il transporterait 115 000 passagers de vendredi à lundi, soit 10 à 15% de plus qu'en 2019. Le loueur de voitures Ucar a décidé de surfer sur la grève pour proposer ses voitures pour le weekend, au prix d'un billet annulé.
Conséquence : Bison Futé annonce un vendredi compliqué sur les routes franciliennes avec un pic de bouchons attendu entre 15 heures et 18 heures et préconise de quitter la région parisienne avant 10 heures.
Jeudi soir, le trafic était déjà fortement perturbé en Ile-de-France, avec près de 500 kilomètres de bouchons mesurés à 18 heures dans la région.
Air France, touchée aussi par un appel à la grève de deux syndicats d'hôtesses et stewards jusqu'au 2 janvier, a pour sa part indiqué qu'elle assurerait tous ses vols vendredi et samedi.
Source : AFP