L'opération "collège désert" a mobilisé 25 collèges dans la capitale ce mardi 12 mars. La volonté du gouvernement de créer des groupes de niveaux est loin d'être bien accueillie par les parents et les enseignants.
L'appel de la FCPE, l'association de parents d'élèves, a été entendu. En effet, beaucoup de parents n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école ce mardi 12 mars. Une façon d'affirmer leur opposition à la volonté du gouvernement de créer des groupes de niveaux dans les collèges à partir de la rentrée de septembre 2024.
Au collège Thomas Mann dans le 13e arrondissement de Paris, seuls 16 élèves étaient présents ce matin contre environ 500 habituellement selon certains parents d'élèves. Au cœur de la mobilisation, la décision du gouvernement de vouloir créer des groupes de niveaux ne passe pas. "On ne veut pas de groupes de niveaux qui vont identifier des enfants plus faibles, on sent déjà une espèce de séparation nocive", explique Jean-Luc Kozar, parent d'élève du collège Thomas Mann.
"À cet âge-là on est ensemble"
Du côté des professeurs, on explique que le chemin proposé n'est tout simplement pas le bon. "Certains enfants sont bons en maths, d'autres non. On doit leur apprendre que les chemins vont se diversifier, que chacun va suivre son parcours, mais pas à 11 ans, à cet âge-là, on est ensemble", alerte Arnaud Cora, professeur de mathématiques dans l'établissement du 13e arrondissement.
Créer des groupes de niveaux pour progresser ?
L'opinion est d'ailleurs partagée dans un autre collège du 20e arrondissement de la capitale. Les parents ne pensent pas que créer des groupes de niveau leur permettra de les tirer vers le haut. "Dans le groupe des forts, il y aura le mauvais des forts. On recrée des faibles et des forts à tous les niveaux. Je ne pense pas que ce soit dans la compétition qu'on puisse tous s'en sortir collectivement", affirme Jérémie, un parent d'élève du collège Henri Matisse.
Pour un professeur de français de l'établissement, ces groupes de niveau pour les maths et le français desserviraient l'enseignement des autres matières. "On va prendre des moyens sur d'autres enseignements comme l'éducation musicale ou l'art plastique. Ça aura des conséquences sur ces matières", explique Franck L'Huillier.
Au total, 25 établissements parisiens étaient concernés par cette opération "collège désert" ce mardi 12 mars 2024.