L'exposition des "Pires établissements" de Seine-Saint-Denis s'est installée devant le siège de la région Île-de-France à Saint-Ouen où une centaine de professeurs et parents d'élèves se sont réunis mercredi à l'appel des syndicats. Une manifestation est prévue jeudi midi devant le ministère de l'Éducation à Paris. Les syndicats réclament un plan d'urgence pour les établissements.
Plafonds effondrés, moisissure, toilettes qui débordent... Des enseignants de Seine-Saint-Denis en grève depuis plus d'une semaine ont organisé mercredi une exposition photographique des établissements de Seine-Saint-Denis les plus délabrés.
Exposition hors les murs : les médailles !
— Sud Éducation 93 (@SudEducation93) March 6, 2024
🥉la fuite d'eau du college Victor Hugo à Aulnay
🥈Le dortoir inondé et infesté de souris de l'école Opaline de St-Denis
🥇 Les toilettes au college Simone Veil d'Aulnay
Il est plus que temps d'obtenir le #plandurgence93 pic.twitter.com/EuLeiOBULQ
Accrochées sur un long grillage, une vingtaine de photos montrent "l'état délabré des collèges et lycées" de Seine-Saint-Denis, explique Zoé Butzbach, cosecrétaire de la CGT Educ'Action 93. Au collège Pierre-André Houël de Romainville, les murs sont fissurés tandis que ceux du collège Lavoisier à Pantin sont rongés par la moisissure.
"La plupart des établissements datent des années 70"
Le premier établissement cité bénéficiera de nouvelles peintures en 2024 et le second est en cours de rénovation, indique le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, qui gère les collèges. Le département a voté en 2020, un plan de construction et de rénovation des collèges de 100 millions d'euros par an, soit 1 milliard d'euros sur 10 ans. Il consacre "plus de 2.400 euros de dépenses annuelles par collégien".
De son côté, la région Île-de-France souligne que "sur 69 lycées en Seine-Saint-Denis, les deux tiers ont fait l'objet d'une rénovation d'ampleur" depuis 2016.
"La plupart des établissements datent des années 70 et près de 50% d'entre eux ont des problèmes d'isolation, de chauffage, de toilettes, de chaises, de tables", énumère pour sa part Zoé Butzbach."On aurait pu faire une expo photo des lieux qui n'existent pas comme les foyers pour les élèves ou des salles de classe équipées", ironise Irène, professeure d'éducation musicale à Neuilly-Plaisance, qui ne souhaite pas donner son patronyme.
Une cérémonie avec remise de médailles a récompensé tous les établissements "du pire". À l'appel de l'intersyndicale de la Seine-Saint-Denis, une manifestation est prévue jeudi midi devant le ministère de l'Éducation à Paris pour interpeller sa locataire, Nicole Belloubet.
🔴 [ÉVÉNEMENT] Vernissage de l'exposition hors les murs « Plan d'urgence pour l'éducation en Seine-Saint-Denis » 🖼️📸
— SNES-FSU 93 (@snesfsu93) March 5, 2024
🗣️📣
📅 mercredi 6 mars
🕒 15h
📍 Conseil régional d'Île-de-France / 2, rue Simone Veil 93400 Saint-Ouen@93Fsu @SnesFsuCreteil @SNESFSU pic.twitter.com/VKPStHbsh9
Sur X, les élèves et les professeurs ont également dénoncé l'état du lycée Blaise Cendrars de Sevran.
🔴 Pas de plafond dans les classes, pas de lumières dans les WC, pas d'ascenseur, de mobilier correct, pas de chauffage ni d'extincteurs...
— Cemil Şanlı (@Cemil) March 7, 2024
Profs et élèves du lycée Blaise Cendrars (93) dénoncent leur précarité.
➡️ Déjà 10 jours de grève dans l'éduc 93.https://t.co/X7YVgqyzLw pic.twitter.com/cqRFQp2Ugo
Un plan d'urgence réclamé
Depuis le 26 février, l'intersyndicale (FSU-CGT-CNT) de la Seine-Saint-Denis réclame un "plan d'urgence" pour l'école dans le département, avec la création de postes et la rénovation du bâti. Les syndicats s'opposent aussi à la réforme du "choc des savoirs" qui reviendrait à "un tri des élèves".
Annoncée par Gabriel Attal - alors ministre de l'Education nationale - en décembre, la réforme prévoit la création de groupes de niveau à compter de la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, et à partir de septembre 2025 en 4e et 3e.