"Il est inadmissible de laisser des logements vides alors qu’il y a des gens qui crèvent dans la rue"

A l’appel du collectif Réquisition et du DAL, l’association Droit au logement, plusieurs centaines de manifestants ont défilé ce samedi 2 janvier à Paris pour demander la réquisition des logements inoccupés. L'Île-de-France compte 400 000 logements vacants.

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Mal logés, sans domicile, demandeurs de logements sociaux, ils se sont donné rendez-vous à deux pas du ministère du Logement bien décidés à se faire entendre. Le parcours de la Marche des Réquisitions n'a pas été choisi au hasard. Sur leur chemin, les regards se tourneront vers plusieurs immeubles inoccupés. "L'un est vide depuis vingt ans, il appartient à un groupe financier étranger. Un autre est propriété de la BNP. Un dernier, quai Voltaire dépend de l'Etat", souligne Jean-Baptiste Eyraud, fondateur et porte-parole du DAL.

Les associations estiment qu’aujourd’hui plus 300 000 personnes sont privées d’un logement digne alors qu’en même temps selon l’INSEE, près de 117 000 logements sont inoccupés à Paris et 400 000 en Île-de-France. Des chiffres qui font bondir le porte-parole du DAL : "Laisser un logement vacant, c’est comme détruire de la nourriture devant des personnes affamées", dénonce-t-il. 

Plusieurs associations ont appelé à cette marche comme Utopia 56, qui vient en aide aux migrants. "On demande au gouvernement d’appliquer la loi de réquisition car il y a encore des centaines de exilés qui sont à la rue. On demande leur mise à l’abri" explique au micro de France 3 IDF, Kerill Theurillat, de l'antenne parisienne d'Utopia 56

Le droit à la réquisition

Une loi adoptée en 1945 permet à l’État de réquisitionner les logements vacants, qu’ils soient publics ou privés. La dernière vague de réquisitions remonte à 1997. "Les pouvoirs publics n’appliquent pas la loi de 1945 sur les réquisitions alors que le mal logement explose : loyers trop chers, non respect de l’encadrement des loyers, spéculation et financiarisation de l’immobilier", s'insurge Jean-Baptiste Eyraud. "Depuis 1995-1996, après l’occupation du 7 rue du Dragonil n' y a pas eu de réquisition sur des biens appartenant à de grands propriétaires privés, malgré l’adoption en 1998 et 2018  de 2 nouvelles procédures de réquisition inefficaces et inapplicables", explique le DAL. "Le gouvernement ne veut pas toucher à l’idée de la propriété privée mais en réalité la réquisition n’est pas une atteinte à la propriété. La réquisition est indemnisé et temporaire. Ce n’est pas une expropriation ou une spoliation", ajoute-t-il.

 

 

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