"On ne va pas tenir comme ça longtemps" : 2 000 dossiers ouverts par jour, le centre 15 de Besançon surchargé pendant les fêtes

Depuis plusieurs jours, les lignes du Centre 15, qui gèrent les appels d'urgences dans toute la Franche-Comté, sont saturées. Le week-end des 28 et 29 décembre a même vu un nombre record de dossiers s'accumuler, plus de 4 000, à cause des épidémies, des fermetures de cabinet... Le CHU de Besançon le demande : "n’appelez le 15 qu’en cas d’urgence réelle".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un cri d'alerte, pour éviter une paralysie complète des urgences en Franche-Comté, cruciales en cette période de fêtes de fin d'année. Le 30 décembre 2024, le CHU de Besançon publiait un communiqué inquiétant. Son titre : "pic d’activité au centre 15 : n’appelez le 15 qu’en cas d’urgence réelle".

Ces quelques paragraphes viennent souligner la réalité compliquée que vit depuis plusieurs jours le Centre de Réception et de Régulation des Appels de Franche-Comté, aussi appelé Centre 15, un organisme chargé de réceptionner et gérer les appels aux urgences sur tout le territoire local. 

Hausse d'activités de 32 %

"On enregistre depuis quelques jours un pic d'activité exceptionnel" explique Jonathan Debauve, directeur de la communication au CHU de Besançon, joint par France 3 Franche-Comté. "Le week-end dernier, on a ouvert 1 895 dossiers de régulation le 28 décembre, et 2 137 dossiers le 29 décembre. C'est considérable".

Ça a surpassé tous les records d'activité depuis 18 ans. On a connu + 32 % d'activités sur ce week-end par rapport à la moyenne des week-ends de 2024.

Jonathan Debauve,

Directeur de communication au CHU de Besançon

Résultat, la trentaine de personnels du centre 15, réunissant assistants de régulation médical (qui reçoivent les appels), médecins régulateurs urgentistes (qui établissent les diagnostics et orientent les ambulances du SAMU) et médecins libéraux régulateurs se sont vite retrouvés submergés par les appels.

Stop aux appels "non-urgents"

"Nos lignes se sont retrouvées saturées" regrette Jonathan Debauve. "Et des temps d'attente sont apparus au plus fort de la soirée, entre 1 minute et 1 minute 30. Ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour les personnes qui nous contactent pour des arrêts cardiaques ou des hémorragies".

Pourquoi un tel engorgement ? Le directeur de la communication pointe plusieurs facteurs, "classiques à cette période de l'année". "Il y a déjà les épidémies d'hiver, comme la grippe ou la bronchiolite, fortes en 2024. Et puis cette année, il fait particulièrement froid" nous dit-il.

Pendant les fêtes, de nombreux médecins libéraux sont également fermés, et leurs patients se déportent vers nos services. Sans oublier les gens qui nous appellent pour des choses qui ne sont pas du tout des urgences réelles.

Jonathan Debauve,

Directeur de la communication du CHU de Besançon

Résultat, malgré des effectifs au complet, "comme tous les ans à cette période", le Centre 15 s'est retrouvé sous l'eau et a dû faire appel à "une poignée de réservistes en congé pour passer le cap ce dimanche". Derrière, cette situation impacte bien sûr les urgences, "on ne va pas tenir comme cela longtemps" assure Jonathan Debauve. "Ce mardi 31 décembre, on accueille 40 patients, ce qui est énorme. Les urgences sont déjà saturées, elles aussi".

En conséquence, le CHU précise dans son communiqué publié ce 30 décembre que "le Centre 15 et les services d’urgences doivent prioriser leur action sur les urgences vitales et les situations de gravité avérée. Le CHU de Besançon en appelle donc à la responsabilité de chacun pour éviter la saturation des lignes et permettre une prise en charge optimale des patients en détresse".

Un appel aux citoyens pour "adopter les bons réflexes"

"Avant de composer le 15, il est indispensable de s’interroger sur l’urgence réelle de la situation" continue le communiqué. "Pour les cas ne présentant pas de caractère d’urgence, il est recommandé de contacter son médecin traitant ou de faire appel à un médecin généraliste disponible sur le territoire. En cas d’indisponibilité totale, et uniquement dans ce cas, il est alors possible de contacter le 116117, lui-même actuellement saturé".

"La gestion de ce pic d’appels repose donc également sur le sens civique de la population" conclut le CHU. "En adoptant les bons réflexes, chacun contribue à préserver la capacité du Centre 15 à répondre rapidement et efficacement aux urgences vitales". Cela suffira-t-il à résoudre les problèmes que connaissent actuellement les urgences franc-comtoises, notamment à Besançon, qui avait déjà connu un sérieux engorgement en janvier dernier ? Rien n'est moins sûr.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information