L'association Respire a établi une carte de la pollution de l'air dans les 12.520 établissements - de la crèche au lycée - franciliens. Résultat : un quart des établissements sont exposés à de fortes concentrations de polluants. Les écoles parisiennes sont particulièrement touchées.
Evaluer la pollution de l'air dans les établissements qui accueillent les enfants de la crèche au lycée - soit 12.520 crèches, écoles maternelles, primaires, collèges et lycées - c'est la démarche entreprise par l'association environnementale Respire. Une première. L'étude a été faite à partir des 100 millions de données fournies par Airparif. Trois polluants ont été observés : le dioxide d'azote, les particules fines PM10 et PM2,5.Parmi les principaux résultats à retenir : un quart établissements franciliens dépassent les seuils légaux de concentration en dioxyde d’azote. Et 5% d'entre eux, soit 682 sites, ne respectent pas les normes fixées en France.
Vous voulez savoir quels sont les niveaux de #pollution de l’air de l’école de vos enfants ? @respireasso, publie la première carte interactive de la pollution de l’air dans les écoles d’Île-de-France. @datactivist @iledefrance @Paris #AirEcolehttps://t.co/JzXdUU0Xkw pic.twitter.com/N3hw8kkQQI
— Respire Association (@respireasso) 28 mars 2019
Une différence entre Paris et la banlieue
Les établissements parisiens sont sans surprise les plus exposés. Parmi les 682 établissements très pollués : 548 sont situés à Paris. Le plus mal noté se trouve dans le 4ème arrondissement.
La petite couronne n'est pas épargnée avec 125 établissements exposés comme certains à Montreuil ou Courbevoie.
Les départements de la grande couronne s'en sortent mieux avec seulement 9 établissements touchées par la pollution.
Pourtant la situation s'améliore puisque entre 2012 et 2017, le nombre d’établissements dépassant les seuils de pollution aux NO2 a été divisé par deux à Paris, passant de 66% des écoles secondaires à 30% d’entre elles.
En petite couronne, ce chiffre est passé de 8,9% à 3,6% et en grande couronne de 0,7% à 0,2%.
Pour les PM10, elle passe de 1 % à 0 %. Les concentrations de particules (PM10 et PM2,5) chutent dans des proportions similaires.
Les plus jeunes sont aussi les plus fragiles
Dans cette étude, la situation des crèches est également observée. Les plus petits sont particulièrement exposées aux particules fines. Pour les PM10 90 % des crèches à Paris sont concernées, 55 % en petite couronne et seulement 6 % en grande couronne. Pour le NO2 lui est présent dans 26 % des crèches parisiennes concernées contre 5 % en petite couronne et 0,5 % en grande couronne.La pollution atmosphérique peut avoir de graves conséquences sur les jeunes enfants beaucoup plus sensibles aux polluants car en plein développement. Une étude du Collège royal des médecins publiée en 2016 que l’exposition aux particules toxiques peut entraîner chez l’enfant un retard de croissance pulmonaire ou encore des troubles respiratoires comme l’asthme.