Incendie meurtrier à Paris en 2019 : le suspecte sera jugée aux assises

Le 5 février 2019,10 personnes avaient trouvé la mort et près de 50 avaient été blessées dans l'incendie d'un immeuble rue Erlanger dans le 16e arr. de la capitale, sinistre le plus meurtrier dans la capitale depuis 2005. La suspecte, elle même occupante des lieux, sera jugée aux assises.

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Le parquet de Paris a requis le renvoi devant les assises d'une femme soupçonnée d'avoir volontairement déclenché l'incendie d'un immeuble parisien en février 2019, qui avait fait dix morts et des dizaines de blessés.

L'habitante de cet immeuble souffrant de problèmes psychiatriques sera jugée pour "destruction par incendie ayant entraîné des blessures." Les magistrats ont considéré qu'elle était responsable pénalement des faits.

Cette femme aujourd'hui âgée de 43 ans, qui habitait cet immeuble du XVIe arrondissement, avait été interpellée en état d'ébriété peu après le départ du feu. Elle était sortie d'un séjour de deux semaines en hôpital psychiatrique, le treizième en dix ans, quelques jours avant le drame.

Les faits

Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, un voisin avait appelé la police juste après minuit pour se plaindre du bruit causé par cette femme. Cet homme, par ailleurs pompier, l'avait ensuite recroisée dans le hall après le départ des forces de l'ordre. Elle lui avait alors lancé: "Regarde-moi droit dans les yeux. Toi qui aimes les flammes, ça va te faire tout drôle quand ça va exploser", selon le récit du voisin aux enquêteurs.

Puis peu après minuit, une habitante de l'immeuble avait alerté les pompiers d'un départ de feu dans l'immeuble. Au même moment, la suspecte était arrêtée ivre, alors qu'elle tentait de mettre le feu à une voiture, dans une rue voisine.

"Discernement altéré mais non aboli"

Au cours de l'instruction, plusieurs expertises se sont succédé pour déterminer si cette femme pouvait être considérée comme responsable pénalement des faits ou si ses troubles avaient aboli son discernement.

Selon des éléments du réquisitoire définitif dont a eu connaissance l'AFP, les experts ont conclu "à un diagnostic de personnalité borderline". Concernant les faits, "tous les experts ont exclu un comportement induit par des hallucinations ou une activité délirante", mais ont considéré qu'ils peuvent être "rattachés à l'impulsivité, à l'intolérance aux frustrations et à l'effet de l'alcool consommé" par la suspecte et estiment que ses troubles de la personnalité ont "altéré", et non aboli, son discernement.

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