Peu avant 19 heures ce lundi 15 avril, un violent incendie ravage la charpente puis la flèche et enfin le une partie de la structure de Notre Dame de Paris. Ce n'est pas la première fois que la cathédrale, du haut de ses 855 ans, est la proie des flammes. Ni le premier monument historique.
Depuis peu avant 19 heures ce lundi 15 avril, un violent incendie ravage la cathédrale Notre Dame de Paris. C'est d'abord la toiture puis la charpente du monument qui prennent feu jusqu'à ce que la flèche tombe. Le reste de la structure commence à être happée par les flammes.
Ce n'est pas la première fois que Notre Dame de Paris, âgée de 850 ans, est meurtrie.
Dévastée, brûlée, bombardée mais toujours debout
En 1792, des émeutiers de la Révolution Françaises abattent les statues de la galerie des rois et font démonter la flêche - La cathédrale est rebaptisée "temple de la Raison" puis transformée en entrepôt.
Le 24 mai 1871, les communards arrosent les chaises et les bancs de pétrole. Plusieurs brasiers sont allumés dans la nef. Et c'est à plusieurs étiudiants en pharmacie de l'Hôtel Dieu, situé à quelques mètres de la cathédrale, que l'on doit le sauvetage du monument. Les internes Delarue, Yvon, Dugué, Defresne, Courant et Dupoux, voyant de la fumée s'échapper des lieux, s'y introduisent avec un pompier et quelques autres Parisiens. Ils y pénêtrent suffisamment vite pour pouvoir éteindre les flammes avant qu'elles ne fassent trop de dégâts.
En 1918, Notre Dame et sa façade sont endommagée par les bombardements de la Grosse Bertha allemande, située à 120 kilomètres dans la forêt de Saint-Gobain dans l'Aisne.
Des incendies dans d'autres églises de France
Le 28 janvier 1972, la toiture de la cathédrale gothique Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, construite entre le XVe et le XIXe siècle, part en flammes.Le 15 juin 2015, un incendie ravage la basilique Saint-Donatien, également à Nantes. Des travaux de réfection de la toiture sont alors en cours. Le chantier de rénovation a commencé en 2018, après plusieurs expertises pour déterminer les responsabilmités et pour mettre l'édifice en sécurité. Les travaux devraient permettre la réouverture de la basilique en 2021.
50 ans pour relever la flèche de la cathédrale de Rouen
En 1822, la cathédrale de Rouen est en partie détruite dans un incendie causé par la foudre. Sa flèche en bois et en plomb s'effondre comme celle de Notre Dame de Paris. Il faut attendre plus de 50 ans, en 1876, pour qu'une autre flèche, en fonte celle-ci, trône à nouveau au sommet de la cathédrale de Rouen.
En hommage à l'incendie qui a presqu'entièrement détruit Notre Dame de Paris, le glas a sonné à Rouen à la demande de l'archevêque de la ville. Il a également ouvert la cathédrale à ceux qui voulaient se recueillier après ce que beaucoup de français vivent comme un drame culturel national :
Monseigneur #Lebrun archevêque de #Rouen a fait sonner le glas de notre cathédrale Notre-Dame de Rouen à 21h ce soir, ouvrant la cathédrale à la prière en compassion avec le drame de Paris
— Pierre Xavier (@PierreXavier) 15 avril 2019
La cathédrale de Reims bombardée
Mi-septembre 1914, les Allemands bombardent depuis plusieurs jours Reims. Le 19 septembre, en début d'après-midi, un obus touche un échaffaudage en bois qui ceinture la cathédrale sur sa façade nord. Il prend feu. Les flammes se propagent à la toiture. La chaleur de l’incendie fait fondre le plomb qui recouvre le toit. 400 tonnes de plomb fondu coulent sur les voûtes et par les gargouilles,
Voici une petite idée de ce qui se passe dans une cathédrale en feux, avec cette gargouille crachant le plomb lors de l'incendie de celle de Reims ... pic.twitter.com/fhvtTr4SVm
— Marielle J.PdeG (@Flanerie_art) 15 avril 2019
L’incendie de la charpente ne sera éteint que vers 20 heures.
La cathédrale de #Reims détruite par les flammes lors de la première guerre mondiale. pic.twitter.com/xZVuHTTQ1p
— Robert Fendart (@Robert_Fendart) 15 avril 2019
Le parlement de Bretagne à Rennes
Le 4 février 1994, plusieurs milliers de personnes se retrouvent à Rennes à l'occasion de la visite du Premier Ministre de l'époque, Edouard Balldur. Lors de cette manifestation des marins-pêcheurs assez tendue, des fusées de détresse sont lancées à proximité du Palais du Parlement de Bretagne. Plusieurs atterrissent sur le toit de l'édifice et le feu couve sans que personne ne s'en aperçoive.
Les pompiers arrivent sur place vers 00h30. Vers 3h, il ne reste plus que les murs de ce monument datant du 17ème siècle.
Ailleurs : le château de Windsor
En 1992, le château de Windsor, résidence de la famille royale d'Angleterre, est ravagé par un incendie d'une violence jamais vue. L'incendie détruit neuf des principales salles de l'édifice et en endommage sévèrement plus d'une centaine d'autres de cette forteresse médiévale datant de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant.
Back in 1992 a fire broke out in Windsor Castle, the largest inhabited castle in the world & one of the official residences of Queen Elizabeth II. The Castle suffered extensive damage but was fully repaired within the next few years. Hopefully some faith for #NotreDame cathedral pic.twitter.com/KVNbJ1NlXI
— ? (@HakunaTheFckNot) 15 avril 2019
Les 200 pompiers mobilisés mettent 15 heures à éteindre les flammes. Grâce au personnel du château, les oeuvres d'art peuvent être sauvées.
le phénix de Lunéville
Il est 18 heures ce 2 janvier 2003 lorsque le feu prend sous la toiture de la Chapelle du Château de Lunéville. Très rapidement, les flammes se répandent vers le corps central de l’aile Sud. Quelques 150 pompiers sont mobilisés mais le vent qui souffle en rafale rend le travail difficile.Sur place, dans la soirée, le maire de l’époque, Michel Closse, est en des larmes.
"c’est une catastrophe comme on n’en a pas eu depuis longtemps. Le château de Lunéville, c’est le symbole du renouveau de Lunéville. Aujourd’hui quand on voir ce désastre, c’est effrayant … effrayant", conclue-t-il dans un sanglot.
Le lendemain, Lunéville est sous le choc. Mais il faut réagir, vite. L’eau déversée en abondance, la neige et le gel menacent d’avantage les parties déjà dévastées par les flammes. Par bonheur, des fragments de pièces uniques sont sortis des gravats mais il faut absolument mettre à l’abri les boiseries, les pierres, les décorations en plâtres qui peuvent être encore sauvées. Il est nécessaire également de protéger des intempéries les secteurs éventrés. Une structure métallique de type "parapluie" est mise en place.
Le chantier patrimonial le plus important d’Europe a mobilisé quelques 100 millions d’euros répartis entre l'Etat (60 %) et le département (40 %).