Parapluie anti-intempéries, retrait des gravats, stabilité de la voûte… Avant même de pouvoir lancer le diagnostic préalable à la restauration, le site autour de Notre-Dame doit encore être sécurisé.
L’objectif des cinq ans pour rebâtir Notre-Dame, partiellement dévastée après l’incendie du 15 avril dernier, est-il crédible ? D’après la Groupement des entreprises de restauration de monuments historiques (GMH), la sécurisation seule du site devrait déjà s’étaler sur quatre mois.
Une première phase essentielle, avant même de pouvoir se pencher directement sur le projet de restauration. Selon la fédération spécialisée, dont certaines entreprises parmi ses membres étaient en charge de la rénovation de la flèche, 80 personnes sont mobilisées sur place.
L’objectif prioritaire : la mise en place d'un parapluie face aux intempéries, terminée cette semaine. Les équipes s’attaqueront ensuite à l’installation d’un réseau de poutres au-dessus et en dessous de la voûte, contre un potentiel écroulement.
1 000 mètres carrés de vitraux à retirer
Avant la mise en place des poutres, 1 000 mètres carrés de vitraux doivent être par ailleurs retirés.Dès la semaine prochaine, débutera aussi le retrait des gravats. Une opération qui s’annonce longue dans le cadre de l’enquête en cours pour déterminer les causes de l’incendie, puisque les policiers vont devoir examiner les débris.
C’est alors seulement après cette série d’opérations que pourra commencer un diagnostic, préalable à la restauration elle-même. Philippe Villeneuve, l'architecte en charge, refuse de communiquer toute prévision de délai.
Cinq ou 10 ans de travaux de restauration ?
Et alors qu’Emmanuel Macron a fixé un cap de cinq ans pour la reconstruction de la cathédrale, Frédéric Létoffé – l'un des présidents du GMH – préfère également rester prudent. Au lendemain de l’incendie, ce dernier avait d’abord parlé un minimum de dix ans, juste avant l’annonce du président.Il modère cette position, évoquant la possibilité d’accélérer les travaux grâce au projet de loi d’exception : « On peut aller plus vite mais il faut que tout le monde se donne les moyens ».
« On ne sait pas l'état structurel des voûtes », a par ailleurs précisé Frédéric Létoffé. Les flammes, mais aussi les arrivées d'eaux destinées à les éteindre, pourraient avoir joué sur la stabilité de l’ouvrage.