Deux mois après sa prise de fonction, Laurent Nuñez, le nouveau préfet de police de Paris était l'invité du JT de France 3 Paris Île-de-France. Le crack, les chiffres de la délinquance, la cybercriminalité, et les JO, des dossiers tous prioritaires selon lui.
Pour le nouveau préfet de police invité sur le plateau de France3 Paris Île-de-France, "tous les dossiers sont prioritaires."
Le crack, entre répression et prise en charge
"Pour lutter contre le crack dans le 19e arrondissement de Paris et le secteur de Pantin et Aubervilliers", Laurent Nuñez souligne le déploiement d’effectifs policiers. "Tous les jours, pour assurer la sécurité du secteur, il y a environ 200 policiers en moyenne. Nous menons également des opérations judiciaires. On a interpellé 24 trafiquants depuis le début août. C'est énorme. Nous allons poursuivre ces actions répressives qui sont fondamentales avec aussi des opérations de sécurisation", affirme-t-il.
Le volet répressif ne règle pas tout
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris
"Évidemment, le volet répressif ne règle pas tout. Il est aussi question de déployer des dispositifs de prise en charge des consommateurs et c'est ce sur quoi nous travaillons avec la préfecture de Région avec l’ARS, l’Agence régionale de santé, avec la Ville de Paris le moment venu, et avec le procureur. Nous allons donc mettre en place des dispositifs de prise en charge qui sont le pendant de ce dispositif policier." Et de poursuivre : "Tous les soirs, ce sont 510 personnes qui sont hébergés, 510 consommateurs de crack qui sont hébergés en hébergement d'urgence, et pris en charge médicalement et socialement. Nous allons concerter pour monter en puissance sur ce dispositif."
Les chiffres de la délinquance : renforcer la présence sur le terrain
"La délinquance, les atteintes aux biens ont augmenté de 20 % à Paris est de 13 % pour les violences aux personnes sur les huit premiers mois de l'année. Ce sont des chiffres qui sont évidemment important qu'il ne s'agit pas d'occulter. On peut aussi les relativiser si on les compare à 2019, avant le Covid. Le ministre de l'Intérieur m'a demandé de développer un plan de lutte contre la délinquance à Paris et sur les trois départements de la petite couronne qui consiste à renforcer notre présence policière sur le terrain. Depuis fin du mois d'août, la tendance est inversée. Les atteintes ou bien ont baissé sur les trois premières semaines de septembre", s'est félicité le préfet de police.
Interviewé sur la question de l’utilisation de gaz lacrymogène lors d’une manifestation à Paris ce dimanche contre la répression en Iran, Laurent Nuñez défend "une technique de maintien de l'ordre qui a été utilisée avec proportion." "Ces manifestants ont tenté de se rendre vers l'ambassade d'Iran, et comme dans toutes les grandes capitales, nous protégeons les ambassades pour éviter qu'il y ait des exactions. Il y a eu utilisation très proportionnée de gaz lacrymogènes pour éviter que les manifestations se rendent devant l'ambassade."
Il a également réagi à la cyberattaque dont a été victime le campus universitaire privé Léonard de Vinci à Courbevoie le week-end dernier affirmant : "Cela nous inquiète, nous renforçons les moyens des services de police et de gendarmerie pour mieux combattre et investiguer en matière de cyber."
Les JO et la sécurité
Ce défi ne me fait pas peur
Laurent Nuñez préfet de police de Paris
Sites accueillants des athlètes, du public, itinéraires, transports en commun... seront sécurisés confirme le préfet de police. Concernant la cérémonie d'ouverture sur la Seine, "Il y a plusieurs aspects, la sécurité du public qui va se rendre sur cette cérémonie en nombre conséquent. Il y aura la sécurité de la parade et la gestion de la foule. Ce défi ne me fait pas peur. Il se passera sous ma responsabilité en tant que préfet de police de Paris, nous y travaillons dans la plus grande sérénité. Il n'y a pas de raison d'être inquiet. Évidemment le risque terroriste sera pris en compte. Nous utiliserons tous les moyens pour parer à ce type d'attaque y compris en renseignement pour détecter les menaces."