J0 de Paris 2024. Pas de taxis volants dans le ciel de Paris

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Le Groupe ADP, le gestionnaires d'aéroports et la start-up Volocopter voulaient profiter de la vitrine des JO pour expérimenter les taxis volants. Ils y renoncent. Le moteur du volocity n'ayant pas eu de certification. On vous explique pourquoi.

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Initialement, ADP et Volocopter, start-up allemande, soutenus par la région Île-de-France, souhaitaient effectuer des vols expérimentaux pendant les jeux à partir d'une plateforme aménagée, un vertiport, amarrée quai d'Austerlitz. Ils souhaitaient capitaliser sur l'attention mondiale portée aux Jeux olympiques.

"Le coup de frein est réel", a reconnu jeudi sur France Info Augustin de Romanet, le PDG du Groupe ADP. 

Le but était de démontrer la faisabilité d'un nouveau mode de transport en zone urbaine dense, en faisant circuler ces appareils à décollage et atterrissage vertical (VTOL en anglais) entre plusieurs "vertiports".

Le projet, évoqué depuis fin 2020, avait déjà vu ses ambitions révisées en baisse ces derniers mois, Volocopter n'ayant pas obtenu à temps une certification de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) pour accueillir des passagers payants.

Pas de certification en raison de vibrations du moteur

Le PDG de l'entreprise, Dirk Hoke, a attribué ce nouveau retard à "un sous-traitant américain qui n'était pas capable de fournir ce qu'il avait promis".

Les moteurs devant équiper l'engin ont dû être renvoyés aux Etats-Unis afin d'être contrôlés. Ils "avaient de petites vibrations", a expliqué Augustin de Romanet. Un défaut obligeant le certificateur européen à demander des modifications et à ajourner cette certification. "Ils vont revenir la semaine prochaine, mais pas à temps pour faire les vols depuis la barge" avant la fin des Jeux, a précisé M. Hoke.

"On est un peu déçus, mais en tout cas on avait dit qu'on ne ferait aucun accommodement avec la sécurité", a ajouté M. Arkwright.

Des démonstrations à Saint-Cyr


Dans sa version actuelle, l'aéronef à deux places, dont celle du pilote, est équipé de batteries alimentant 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit, et s'avère bien plus silencieux qu'un hélicoptère, selon son constructeur.

Les deux entreprises prévoient néanmoins d'organiser des démonstrations de vol avec un prototype, sans passager, jeudi et dimanche à l'aérodrome de Saint-Cyr-l'Ecole (Yvelines), à quelques centaines de mètres du parc du Château de Versailles, lieu des épreuves équestres.

Les démonstrations s'effectueront dans des conditions "normales" d'exploitation de l'aérodrome, le démonstrateur de Volocity, qui volera à plus de 50 mètres d'altitude, s'insérant dans le trafic habituel, assurent-elles.

La base de Saint-Cyr-l'Ecole sera inaugurée ce jeudi et comprendra un poste d'inspection-filtrage des bagages des passagers, une station de recharge des appareils et une aire de stationnement, a détaillé M. Arkwright, le directeur général exécutif du Groupe ADP, qui gère des aéroports et aérodromes de la région parisienne, dont Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, mais aussi Saint-Cyr.

Elus parisiens et franciliens hostiles


Ce projet a rencontré l'hostilité des élus municipaux de Paris, de la majorité comme de l'opposition. La mairie, parlant d'une "aberration écologique", avait même contesté en justice l'arrêté publié le 9 juillet par le ministère des Transports et autorisant la création de l'"hélistation" d'Austerlitz.

A lire aussi : JO de Paris 2024 : les taxis volants, "une aberration écologique" pour des élus franciliens

Le 24 juillet, le Conseil d'Etat saisi en référé avait donné tort à la municipalité, en attendant une décision sur le fond censée intervenir à l'automne. Selon l'arrêté du ministère, l'autorisation d'exploitation de la plateforme court jusqu'au 31 décembre "au plus tard".

Le ministère des Transports et ADP ont préféré insister ces derniers mois sur l'utilité de ces engins - dans de futures versions plus grandes - pour effectuer des évacuations sanitaires ou des transports d'organes, plutôt que de parler de "taxis volants" associés à un mode de déplacement pour les plus riches.

Dans un communiqué, le groupe de la Gauche Communiste, Ecologiste et Citoyenne au conseil régional d'Île-de-France a rappélé son opposition à l'expérimentation des taxis volants : "Malgré cette absence d’homologation, ADP poursuit la fuite en avant et annonce des vols depuis le Trianon du Château de Versailles, dans les prochains jours, peut-être dès dimanche 11 août. Ce vol versaillais serait donc réalisé sans homologation de l’AESA ce qui interroge et confirme la stratégie de passage en force permanent des porteurs de ce projet", écrivent les conseillers régionaux.

"Nous conservons l'espoir de faire voler ces engins au-dessus de la Seine avant la ré-ouverture de Notre-Dame," prévue en décembre, a assuré de son côté sur France-Info Augustin de Romanet.

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