Alors que le silence est demandé lors des phases de jeu pour de nombreuses disciplines, comment les leaders d’ambiance s’adaptent pour encourager les sportifs tout en respectant les règles ? Observent-ils le même engouement en tribune qu’aux JO ?
Marseillaise, clappings, banderoles, olas… Comme lors des JO, les ambianceurs sont chargés de chauffer à blanc le public des paralympiques au sein des enceintes. Au total, on compte plus de 1000 leaders d’ambiance pour l'organisation des Jeux de Paris 2024.
Mais comment maintenir la ferveur des supporters dans les gradins ? Entretien avec Carina Marius Motte, entre deux épreuves, depuis la fan-zone de l'Arena Paris Sud.
Vous étiez déjà présente en tant que leader d’ambiance lors des Jeux olympiques. Quelles différences observez-vous lors de ces paralympiques ?
C’est un peu plus simple en tribune, il y a plus de Français parmi les spectateurs dans les carrés de supporters. Certains ont raté les JO, parfois parce qu’ils sont partis en vacances, parfois parce qu’ils râlaient contre les Jeux. Il y a aussi le prix des billets qui joue, c’est moins cher et plus accessible.
Aux paralympiques, les athlètes sont aussi plus accessibles. La sécurité est plus flexible avec les règles. Tout à l’heure j’ai pu prendre une photo avec un pongiste, alors qu’aux JO c’était impossible.
Goalball, boccia, cécifoot… Alors que le silence est parfois demandé en tribune, est-ce que les règles sont respectées ?
Vendredi, j’ai assisté à l’athlétisme au Stade de France. Pour le saut en longueur, les athlètes malvoyants sont accompagnés par deux assistants : l’un aide pour la direction à suivre pour courir, l’autre pour rythmer la course et savoir où s’arrêter, avec un clapping. Donc le stade devait se taire. Le silence est parfois demandé au public pour ne pas gêner les athlètes, et les aider à se concentrer. Pour l’athlétisme, le stade suivait les consignes la plupart du temps. Il fallait rappeler les consignes deux-trois fois, mais tout le monde suit et s’adapte.
Je n’ai pas assisté au goalball mais c’est le même principe, il faut parfois éviter de faire du bruit pour aider les athlètes à se concentrer sur les bruits de ballon. J’en ai parlé avec un régisseur de Paris 2024, selon qui tout se passe plutôt bien, les gens comprennent les consignes.
Après les JO, est-ce qu’il te reste assez d’énergie pour les paralympiques ?
Avec les différences de température, j’ai attrapé un coup de froid en participant à la cérémonie d’ouverture mercredi, en tant que figurante. On était 15 leaders d’ambiance présents pour porter les drapeaux or, argent et bronze au début, puis on est resté à côté des bénévoles.
Pour l’instant j’ai fait la para-natation, le para-athlétisme, aujourd’hui le ping-pong et le rugby fauteuil… Et d’ici la fin des paralympiques je vais faire le basket fauteuil, le para-judo et l’escrime fauteuil. Malgré le coup de froid, ça va, mais c’est très physique. Contrairement aux JO, on a repris le boulot et il faut enchaîner. Il faut gérer son planning.
Ressentez-vous la même ferveur qu’aux JO ?
En fait, ça dépend vraiment des sessions. Ce n’est pas tellement le sport qui joue, mais le public présent, c’est un peu arbitraire. Certains spectateurs ont envie de bouger, d’autres non. L’athlétisme, c’était génial, il y avait une super ambiance. Ce matin, c’était plus compliqué pour le ping-pong, on a galéré alors qu’il y avait des athlètes français.
Sinon globalement, le public est plus familial qu’aux JO. C’est bien, ça permet aussi aux enfants - mais aussi aux adultes - de changer de regard sur les personnes en situation de handicap, en montrant que tout est possible. C’est vraiment cool de promouvoir ça.