JO de Paris 2024 : des policiers manifestent pour dénoncer un "flou total" concernant leurs congés

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Pour dénoncer un manque d’informations concernant l’organisation du travail pour la sécurisation des JO, le syndicat Unité SGP Police organise une "action symbolique" ce mercredi avec un parcours en bus dans Paris. Il alerte sur la fatigue des effectifs.

"Si les policiers sont fatigués, la population est en danger", alerte Unité SGP sur X. A l’approche des JO de Paris, le syndicat organise un parcours dans Paris à bord de bus à impériale, pour alerter sur leur situation.

"C'est important de marquer le coup : on veut savoir ce qui nous attend. On va circuler dans la capitale, c’est une action symbolique par rapport au protocole de la gestion logistique et personnelle de nos collègues. A six mois des Jeux, on ne sait absolument rien", explique Reda Belhaj, porte-parole d’Unité SGP Police Île-de-France.

"On nous demande d’être là du 24 juillet à début août, et on est dans un flou total, alors qu’il s’agit d’un événement international. Les yeux seront tournés vers la France, et Paris. On ne sait rien de nos missions. Il y a la problématique de la garde d’enfants, comment est-ce que les familles monoparentales vont gérer ça ?", s’interroge le porte-parole.

"Mobilisables à outrance"

"On a l’impression que rien n’est calé alors que c’est dans quelques mois, alerte également Denis, chef de brigade police-secours en Île-de-France. Je suis marié, j’ai deux enfants, ça me pose problème pour l’organisation familiale. On ne peut pas se projeter et financièrement ça peut coûter de l’argent."

"Nous risquons d’être mobilisables à outrance. On veut savoir à quelle sauce on va être mangé. Il y a un manque de considération alors que nous sommes fiers de pouvoir participer à la sécurité des JO, c’est un événement énorme. On ne sait pas combien de temps et sur quelles périodes nous serons mobilisés, et quelles seront les impossibilités pour poser des jours", s’inquiète le policier, qui explique que la profession vit "sous pression depuis les attentats de 2015".

"Manifestations contre la réforme des retraites, émeutes après l’affaire Nahel, visite du pape, visite du Roi Charles III, Coupe du monde de rugby… On était déjà à 80% de présence. On en a pris plein la gueule en 2023, dénonce aussi Reda Belhaj, d’Unité SGP Police Île-de-France. Et en plus des JO, il va falloir continuer à assurer la gestion des affaires de tous les jours, et les temps d’intervention au quotidien."

 "Manque d’effectifs"

Alain, policier au sein d’une brigade de motards en Île-de-France, évoque également une "grosse crainte concernant l’emploi du temps". "Par rapport aux vacances, le ministre de l’Intérieur a dit qu’on aurait le droit à deux semaines mais ça ne reste que des paroles", indique-t-il.

Le motard dénonce aussi un "manque d’effectifs". "On nous confie toujours plus de missions sans nous renforcer, affirme-t-il. Avec les Jeux, ça ne va pas s’arranger. Nous sommes tombés dans un cercle infernal depuis une dizaine d'années, qui se ressent réellement depuis les gilets jaunes. Des collèges quittent l’Île-de-France et le travail se reporte sur ceux qui restent. Il y a un ras-le-bol face aux conditions de travail."

"Après les JO, on nous dira que tout s’est bien passé. Mais quelles conséquences pour la vie de famille de beaucoup de collègues, et pour leur santé ?", s’interroge Alain. Pour demander des compensations, le syndicat Unité SGP Police "revendique une prime d’engagement exceptionnel de 1 500 euros pour tous", souligne Reda Belhaj, qui rappelle que près de 40 000 membres des forces de l’ordre seront mobilisés pour la cérémonie d’ouverture des Jeux, qui se tiendront du 26 juillet au 11 août. Les Jeux paralympiques, eux, sont prévus du 28 août au 8 septembre.

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