Un collectif de policiers municipaux menace de faire grève au Nouvel An et lors des JO de Paris-2024

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Les policiers municipaux font grève ce 25 décembre à Paris et dans de nombreuses villes françaises. Ils pourraient également poursuivre leur mouvement lors du Nouvel An et lors des prochains Jeux olympiques de Paris-2024. Ils demandent notamment une revalorisation salariale.

Ils ont de plus en plus de tâches, y compris celles dévolues normalement à la police nationale, mais n'ont pas les mêmes salaires. "Aujourd'hui en police municipale, c'est en moyenne entre 1200-1400 euros à la retraite après avoir effectué toute sa carrière au sein de la police municipale", indique Jacky Mahé, délégué UNSA pour la police municipale à Paris et membre de la coalition des policiers en colère.

Un collectif regroupant de nombreuses organisations syndicales et fédérations (FSU, UNSA, SUD, CGT, CFDT, CFTC, ANCTS, SNSP, FNPMF, SNPM) est à l'origine d'un mouvement social et appelle les policiers municipaux à faire grève lors des réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre ainsi que le 1er janvier, pour réclamer notamment de meilleures conditions de rémunération.

Selon de premiers chiffres fournis par ce délégué, la grève serait très suivie au niveau national et à Paris. "Il y a quelques jours, les collègues secrétaires de mairie, et tant mieux pour elles, sont passées catégorie D, la pénitentiaire vient de passer catégorie B. Nous, aujourd'hui, on est pour passer en catégorie B avec une indexation de la grille indiciaire avec une véritable filière sécurité", poursuit Jacky Mahé.

Grève des procès-verbaux

La grève du réveillon survient après une "grève des procès-verbaux" qui se poursuit depuis novembre. Ce mouvement faisait suite à une annonce de la Première ministre Élisabeth Borne, proposant aux polices municipales de nouvelles prérogatives mais "sans contrepartie sociale" selon les syndicats.

La grève des procès-verbaux "est suivie par environ 45% des policiers municipaux qui ne verbalisent plus, sauf sur des cas dangereux comme la conduite sous alcoolémie, des feux rouge grillés... mais plus pour des stationnements gênants", a assuré Thierry Colomar, le président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF). Cela induit un "manque à gagner de près de 30% des contraventions, ce qui représente plusieurs millions d'euros dans les caisses de l'État", affirme-t-il.

Fonctionnaires territoriaux recrutés sur concours par les maires, les policiers municipaux ont vu leurs effectifs doubler en vingt ans pour atteindre aujourd'hui près de 26 000 agents, dont environ 60% sont armés, selon la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF). Rien qu'à Paris, ils seraient 1 400, sans compter les agents de surveillance de Paris (ASP) et les inspecteurs de sécurité.

"On ne peut pas avoir que des désavantages"

La mission première des policiers municipaux est d'assurer la bonne exécution des arrêtés de police du maire (salubrité publique, surveillance des bâtiments, sécurisation des habitants et des biens, etc.). Ils sont autonomes concernant les faits contraventionnels mais doivent rendre compte à leur hiérarchie des faits délictuels et criminels qu'ils constatent.

"Malheureusement si on doit se positionner sur un mouvement social au moment des JO, on le fera. Il s'agit aujourd'hui d'une véritable impréparation. On ne nous donne aucune information, même les collègues de la nationale pour le moment n'ont pas spécialement d'informations. À Paris, on fait déjà comprendre aux agents qu'une grande partie ne pourra pas partir en congé. Nous sommes policiers, mais on ne peut pas avoir que des désavantages", indique Jacky Mahé, délégué UNSA pour la police municipale parisienne.

Et ce dernier de prévenir : "On a déjà déposé un préavis de grève qui court du 1er janvier jusqu'au 9 septembre."

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